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L’ancien ambassadeur des États-Unis en Haïti, James B.Foley recommande : un accord et une force étrangère.

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L’ancien ambassadeur des États-Unis en Haïti, James B. Foley recommande : un accord, un nouveau gouvernement et une force étrangère.

 

Dans une tribune publié dans le journal politico, l’ancien ambassadeur des États-Unis en Haïti, James Foley a affirmé haut et fort que : « Haïti s’effondre. Le peuple haïtien vit sous le règne de la terreur imposée par des gangs armés qui ont la mainmise sur l’économie. Le pays est rongé par la maladie et la perspective d’une famine généralisée. L’État haïtien étant presque totalement hors d’état de nuire, un nombre croissant d’Haïtiens désespérés tentent de rejoindre les États-Unis et il est possible qu’un exode massif par voie maritime se produise en direction de la Floride. »

Face à cette situation qui tend à se détériorer, le mieux serait la présence d’une force internationale pour sécuriser le pays comme cela a été fait à la demande du premier ministre Ariel Henry. Mais selon lui, les perspectives d’une mission de sauvetage internationale semblent actuellement sombres. Il existe une sérieuse opposition à l’intervention internationale en Haïti, et la réticence des États-Unis à participer à la force compromet sa viabilité.

« Bien qu’elle devienne de jour en jour plus urgente, une intervention pourrait être mort-née si l’administration ne révise pas son approche actuelle dans plusieurs domaines clés. Dans le cas contraire, la détérioration de la situation pourrait confronter Washington à des choix encore pires et à la probabilité de devoir assumer seul le fardeau », écrit l’ancien ambassadeur des États-Unis en Haïti, James B. Foley.

« J’étais ambassadeur en Haïti en 2004, dit-il, lorsque la dernière intervention militaire américaine a eu lieu, et il existe de nombreux parallèles avec la situation actuelle. À l’époque, comme aujourd’hui, il y avait une crise de légitimité, une impasse politique et une anarchie rampante qui menait à un effondrement de l’autorité de l’État et à un chaos généralisé. La façon dont les États-Unis ont réagi à cette crise antérieure est un exemple édifiant dont les leçons pourraient inspirer une approche plus efficace aujourd’hui. »

Dans sa recommandation, il estime que les États-Unis disposent d’une voie étroite pour éviter le déploiement d’une force militaire de grande envergure que Washington ne peut se permettre. Mais pour se faire, il faut premièrement, « un accord entre les Haïtiens pour forger un gouvernement de transition sur la base de l’Accord de Montana. Deuxièmement, l’accord du nouveau gouvernement potentiel pour soutenir une mission internationale de sécurité afin d’aider la police nationale haïtienne.

Troisièmement, la participation des États-Unis à la force internationale, sans laquelle elle manquera de crédibilité – et sans laquelle les efforts des États-Unis pour obtenir un accord politique auront peu de chances de réussir. En bref, toutes les parties – Henry, l’opposition et les États-Unis eux-mêmes – devront quitter leurs positions actuelles à un égard ou à un autre. »

 

Dans sa tribune, le diplomate reconnait qu’il est courant de reprocher à la communauté internationale ses échecs en série en Haïti, et les puissances extérieures portent en effet une lourde responsabilité dans les malheurs du pays au cours des siècles passés. Mais, ajoute-t-il, la racine de l’échec de la gouvernance du pays réside en fait dans une lutte sans fin pour le pouvoir et dans l’incapacité chronique des parties en lice à faire des compromis ou à parvenir à un consensus sur la légitimité politique.

Il n’y a aucun espoir, a fait remarquer l’ambassadeur, de dépasser la condition endémique d’Haïti, à savoir l’échec de l’État et l’anarchie naissante, à moins que les Haïtiens ne se rassemblent et ne prennent enfin le contrôle de leur propre destin. L’objectif de tout effort international doit être d’éviter même la perception d’un alignement sur l’un ou l’autre camp et de faciliter le consensus autour de la prise de responsabilité des Haïtiens dans les domaines de la politique et de la sécurité. La dernière intervention étrangère n’a pas respecté cet aspect essentiel et n’a donc guère contribué à aider Haïti à construire un État fonctionnel sous une gouvernance démocratique.

Avec l’effondrement imminent de l’État, la question fondamentale est de savoir si les dirigeants haïtiens peuvent surmonter l’ambition personnelle, la rivalité amère et la suspicion mutuelle pour trouver un terrain d’entente sur la voie à suivre pour leur pays. S’ils y parviennent, la communauté internationale pourra jouer un rôle constructif en soutenant leurs efforts, notamment dans le domaine vital de la sécurité.

Le peuple haïtien ne peut attendre plus longtemps. Si la situation se détériore encore, il est impensable que les États-Unis restent à l’écart alors que des millions de personnes risquent de mourir à seulement 800 miles de nos côtes. Washington n’aurait d’autre choix que d’intervenir une fois de plus de manière massive sur le plan militaire – sauvant des vies mais ne faisant rien pour aider à briser le cycle du dysfonctionnement et du désespoir, a-t-il conclu.

L’ancien ambassadeur des États-Unis en Haïti, James B.Foley recommande : un accord et une force étrangère.

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