Getting your Trinity Audio player ready...
|
L’ancien directeur des affaires judiciaires du MJSP qualifie le ministre Berto Dorcé de drug dealer qui n’a pas sa place à la tête de l’institution.
Suite à son transfert du poste de Directeur des Affaires Judiciaires (DAJ) à celui de chargé de mission à l’École de la Magistrature, Me Levelt MILORD s’est fendu d’une correspondance acerbe pour remonter les bretelles du ministre de la justice, Me Berto Dorcé et lui rappelé que sa place est derrière les barreaux. Nous publions in extenso la correspondance dont copie a été envoyée au Premier Ministre, au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire ( CSPJ ), au Protecteur du Citoyen, au Président et membres de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif, au Réseau National de Défense des Droits Humains ( RNDDH )et certaines ambassades.
Il y a quelques jours, il m’est parvenu votre décision concernant mon transfert de mon poste de Directeur des Affaires Judiciaires (DAJ) à celui de chargé de mission à l’École de la Magistrature.
Étant un acte administratif, je ne conteste pas la teneur d’une telle mesure qui ne dérange en rien ma volonté de mettre mes compétences au service de mon pays, comme je l’ai fait avec brio, honnêteté et efficacité pendant mes quatre ans comme DAJ; d’autant que votre acte n’a pas été dicté par un constat d’incompétence ou d’un relevé de faits liés à des fautes administratives de ma part. De plus, tout le plaisir sera pour moi de travailler auprès de grands professionnels du droit jouissant de bonne réputation, et formant la grande famille des formateurs des jeunes professionnels aspirant à intégrer la magistrature haïtienne. Donc, ce serait à moi tout un honneur de saisir cette opportunité pour échanger avec ces réserves de l’intelligentsia nationale, notamment le légendaire, Me. Kesner THERMÉSI placé à la tête de cette prestigieuse institution.
Si votre décision n’est pas contestée, elle n’est pas non plus surprenante. Toutefois, elle prête à interrogation.
Monsieur le Ministre, dès votre arrivée à ce poste de titulaire du Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP), par un accident de parcours qui ne cesse d’étonner plus d’un, vous vous êtes donné le soin de claironner partout et en tout temps que vous n’allez pas travailler avec moi, pour le fait que vous et moi ne sommes pas de la même équipe.
C’était bien vu de votre part. Nous ne le sommes point. Puisque votre passé éclair dans le système judiciaire, comme juge de paix suppléant de Miragoâne, soldé de votre arrestation suivie de votre emprisonnement en 1997 pour trafic de drogue, puis votre enrichissement illicite témoignent avec éloquence et vérité que Me Levelt MILORD et vous ne font vraiment pas partie de même équipe; vu que l’un est du lot de ceux qui luttent et travaillent avec assiduité pour réussir professionnellement et dans la dignité. Cependant, l’autre est de ceux qui croient que même les mauvaises routes ne sont pas à éviter pourvu qu’elles conduisent à Rome.
Monsieur le Ministre, je pouvais, en lieu et place de ce contenu, vous adresser une lettre pour vous présenter ma démission. J’ai décidé de faire autrement. Puisque, tout compte fait, c’est vous qui n’avez pas votre place dans le système judiciaire haïtien, voire à la tête du Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique, cette entité incombée de la mission de débarrasser la société de ceux qui violent les règles. Ce n’est que tout récemment encore, dans un article publié le 12 Décembre 2021, « The New York Times » vient de révéler sur la base d’un rapport de la « D.E.A » votre implication dans une affaire de drogue concernant un bateau panaméen avec 1100 kilogrammes de stupéfiants. Quelle honte pour la société!
Alors, je préfère vous rappeler, par cette plume, que si les gens à réputation douteuse, comme vous, sont si vrombissants, c’est parce que les gens de bien d’ici font, par sagesse, trop souvent silence. Leur mutisme ouvre la voie à ceux qui devraient se trouver derrière les barreaux, d’être à des places pour faire la loi.
Il est temps, enfin, que le poste de Ministre de la Justice en Haïti cesse d’être la cachette de prévaricateurs et de criminels pour devenir le repère des honorables et incorruptibles.
Plaise à vous, monsieur le ministre, après connaissance de cette lettre ouverte, s’il vous reste encore un peu de conscience, de rédiger votre lettre de démission, attestant votre repentance d’avoir attiré tant de dénigrements sur la nation haïtienne toute entière et particulièrement sur la justice haïtienne par votre présence à la tête du MJSP, puisque normalement votre place devrait être à l’intérieur d’un centre carcéral.
J’espère bien que ma correspondance vous amène à votre autocritique pour comprendre que vous êtes dans l’indignité totale par rapport au poste occupé et que telle mesure sera prise pour libérer le MJSP de votre embarrassante présence.
En savoir plus:
La Cour suprême bloque l’obligation vaccinale dans les entreprises voulue par Joe Biden