Les sénateurs argentins ont adopté, mercredi 30 décembre, un texte légalisant l’avortement dans le pays sud-américain, très divisé sur la question.
Les années de mobilisation féministe à travers le pays ont enfin fini par payer. En Argentine, le projet de loi pour la légalisation de l’avortement approuvé par les députés le 11 décembre a finalement été adopté dans la nuit de mardi à mercredi par le Sénat, bastion conservateur.
Selon la présidente de la Chambre haute, l’ex-présidente (2008-2015) et actuelle vice-présidente Cristina Kirchner, 67 sénateurs sur 72 participent à la session. Le vote est intervenu autour de 4 h 30 du matin (8 h 30 heures à Paris), mercredi, après de longues heures de débat. Trente-huit sénateurs ont approuvé le texte, vingt-neuf s’y sont opposés et un sénateur s’est abstenu.
Malgré la pandémie, plusieurs milliers d’Argentins se sont rassemblés à proximité du Parlement pour exprimer leur soutien ou leur rejet du texte, munis de banderoles, au son de la musique, autour des écrans géants transmettant les débats en direct.
Une rareté en Amérique latine
Malgré la pandémie, plusieurs milliers d’Argentins s’étaient rassemblés à proximité du Parlement pour exprimer leur soutien ou leur rejet du texte, avec force banderoles, musique et des écrans géants transmettant les débats en direct. « Sénateurs, c’est maintenant ! » pouvait-on lire du côté des pro-IVG. « Nous sauvons deux vies », proclamaient les anti-IVG.
Selon le gouvernement, entre 370.000 et 520.000 avortements clandestins sont pratiqués chaque année dans le pays de 44 millions d’habitants, où 38.000 femmes sont hospitalisées pour complications lors d’avortements clandestins. Avec ce texte, l’Argentine rejoint Cuba, l’Uruguay, le Guyana et la province de Mexico, les seuls à autoriser l’IVG sans conditions en Amérique latine.
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