Deux délégations haïtiennes ont pris part à la 173e Session de la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme au siège de l’OEA à Washington ce lundi 23 septembre. La première conduite par le commissaire du gouvernement de la juridiction de Port-au-Prince, Paul Éronce Villard a représenté l’Etat haïtien et la seconde composée des avocats WoodKend Eugène, Jacques Létang et Sonel Jean-François, ont représenté des organismes de droits humains .
Au cours de l’audience consacrée à la situation des droits humains en Haïti, les délégués du secteur des droits humains ont évoqué plusieurs dossiers brûlants en Haïti. Il s’agit notamment de la dilapidation des fonds PetroCaribe, la corruption au niveau des trois pouvoirs de l’État, l’insécurité, la prolifération des gangs armés, l’impunité entre autres. La délégation a mentionné les différents massacres qui ont lieu à Port-au-Prince dont celui de La Saline au cours duquel pas moins de 71 personnes ont été tuées.
Elle a également souligné à quel point la situation qui prévaut en Haïti est préoccupante. Ce contexte de crise économique, sociale et politique, rapportent-elle, est propice aux violations massives des droits humains mais aussi à l’impunité.
Face à la complaisance de l’État haïtien par rapport à ses obligations, le Bureau des Droits Humains en Haïti (BDHH) a ainsi demandé à la Commission d’exiger de l’Etat haïtien qu’il prenne des dispositions pour respecter les obligations qui sont les siennes en matière de droits humains.
Ainsi, la commission a recommandé à l’État haïtien, entre autres, de travailler avec les organisations de défense de droits humains. Elle a, par ailleurs, promis d’envoyer une délégation dans le pays pour évaluer la situation des droits humains avec la permission des autorités haïtiennes.
De leur côté, les représentants du gouvernement haïtien se sont engagés à mettre en branle une table sectorielle afin de discuter de la situation des droits humains avec toutes les organisations de ce secteur en Haïti.