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Le BINUH lève la voix contre la montée de la violence et la prolifération des gangs

Crise politique et insécurité : prolongation du mandat du BINUH au 15 octobre 2021

Le BINUH lève la voix contre la montée de la violence et la prolifération des gangs dans le pays.

Peu après le renouvellement de son mandat, le Bureau intégré des Nations unies en Haïti, dans un communiqué publié ce mardi 20 octobre, s’est dit mobiliser contre la montée de la violence et la prolifération des gangs dans le pays. Il dénonce les actes de violences enregistrés dans le pays récemment et dit condamner avec véhémence tous les actes de violence contre la population qui contribuent à la montée de l’insécurité sur le territoire national.

Pour le BINUH, un an après le départ des dernières forces de la MINUJUSTH, le contexte sécuritaire haïtien demeure fragile, avec une recrudescence d’épisodes de violence dont la population est la principale victime. Depuis le meurtre de Maître Monferrier Dorval le 28 août, plusieurs pères et mères, enfants, étudiants, hommes de lois, travailleurs, et entrepreneurs ont été assassinés, renforçant la peur au quotidien dans de nombreux foyers. Des centaines de familles sont actuellement hébergées dans des abris de fortune après que leurs maisons aient été incendiées par les gangs, notamment dans les quartiers de Bel Air et de La Saline.

Aussi, des défenseurs des droits humains et des journalistes sont menacés de mort pour avoir révélé et dénoncé des injustices. Des manifestants, tel que l’étudiant Grégory Saint-Hilaire, sont tués ou blessés en prenant part à des mouvements de revendication pacifiques. C’est sur cette réalité que se fondent les demandes citoyennes pour plus de sécurité et de justice.

« Le dernier rapport du Secrétaire Général des Nations Unies sur la situation en Haïti, présenté au Conseil de Sécurité le 5 octobre 2020, tire sans ambages la sonnette d’alarme sur l’impact croissant de la violence, y compris celle liée aux gangs, sur la population. Dans la capitale, les bandes criminelles armées sapent de plus en plus l’autorité de l’État et ont causé une augmentation brutale du nombre de victimes dans certains quartiers », peut-on lire dans ce communiqué.

Le BINUH estime que la violence des gangs a une incidence directe sur l’activité économique, formelle et informelle, sur l’emploi, et sur l’attractivité du pays. Elle se fait également sentir au sein des ménages en situation de vulnérabilité. « Eu égard à la polarisation actuelle de la sphère politique, cette violence est particulièrement préoccupante à l’approche d’un nouveau cycle électoral, alors même que les auteurs des attaques armées de ces dernières années à Grand Ravine, La Saline ou encore Bel Air n’ont toujours pas été traduits en justice »,a poursuivi l’ONU.

l’État haïtien doit protéger sa population

« L’État haïtien a l’obligation de prendre toutes les mesures nécessaires afin de protéger les populations prises en otage par les actions criminelles des gangs et l’encourage à renforcer les moyens et la présence de la PNH auprès des populations les plus vulnérables pour combattre cette menace pour la démocratie, la justice et la stabilité », a avancé le BINUH qui déplore au passage l’impunité dont jouissent actuellement des membres de nombreuses bandes armées.

La PNH à court de moyens

Toutefois, le BINUH reconnaît dans ce communiqué que les effectifs de police sont actuellement insuffisants pour accomplir les tâches qui leur incombent selon les standards internationaux, et la principale force de sécurité du pays est affectée par un manque criant de financement, de formation, d’équipement adéquats et de véhicules spécialisés ce qui empêche l’accomplissement de nombreux progrès.

Au-delà de l’aspect sécuritaire, avance l’ONU, une réduction forte de la violence requiert une approche holistique visant à s’attaquer non seulement aux symptômes et manifestations du phénomène des gangs, mais également à l’ensemble des causes mais également à l’ensemble des causes profondes de la criminalité et de la violence – qui trouvent leurs racines non seulement dans le terreau fertile que constituent la pauvreté, le manque d’opportunités économiques et le manque d’espoir.

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