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Le BSA décline l’invitation à rencontrer le PM Fils-Aimé tout en critiquant vertement l’exécutif
Dans une lettre datée du 30 novembre, le Bureau de Suivi de l’Accord de Montana (BSA) a refusé une invitation à rencontrer le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, tout en adressant de vives critiques à l’exécutif haïtien. Le BSA accuse les membres du Conseil présidentiel de Transition (CPT) d’être “vidés désormais de toute légitimité nationale” et de s’être “réduits à rechercher une reconnaissance internationale”. Selon le BSA, ces derniers auraient “cédé, d’emblée et totalement, leur responsabilité régalienne de défendre et de protéger Haïti à des initiatives étrangères hypothétiques”.
La lettre dénonce également des pratiques de corruption au sein de l’exécutif. Le BSA affirme que les membres du CPT se seraient “plongés dans la fange de la corruption en s’adjugeant des fonds de l’État destinés aux services d’intelligence”. Cette situation, selon l’organisation, ternit l’image de la présidence :
“La solidarité de comparses jette l’opprobre sur toute la Présidence du pays”, écrit le BSA, tout en qualifiant les querelles internes de “politiquement sans issue”.
Le BSA va plus loin en affirmant que le gouvernement actuel représente une continuité de l’ordre précédent, qu’il décrit comme étant “entaché de la même illégitimité, de la même opacité, des mêmes tares et des mêmes conflits d’intérêt particulier, en opposition à l’intérêt national”.
La lettre exprime également l’urgence de mettre fin aux souffrances de la population haïtienne, qui endure ce que le BSA qualifie de “véritable calvaire” :
“L’accumulation de massacres, de viols, de tortures, d’enlèvements, d’incendies” montre, selon le BSA, l’incapacité de l’exécutif à répondre aux besoins fondamentaux du peuple.
En condamnant ce qu’il appelle des “coups de force successifs” portés contre le pacte fondateur de la transition, le BSA réaffirme son attachement aux principes de l’Accord du 3 avril et de l’Accord de Montana. Il insiste sur le fait qu’il ne saurait cautionner “des pratiques politiques inacceptables et nocives pour le pays”.
La lettre se termine par un appel à construire une véritable alternative pour sauver la nation tout en préservant les fondamentaux des accords :
“Il n’y a plus de temps à perdre aux rencontres inutiles”, conclut le BSA, exhortant les acteurs politiques à se concentrer sur une solution durable à la crise actuelle.
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