En prélude à la troisième édition du Salon des Droits Humains qui se tiendra cette année les 30 et 31 mars, le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits Humains (CARDH), publie un rapport de 273 pages présentant un tableau sombre de la situation des Droits Humains en Haïti pour l’année 2019.
Dans ce rapport, le CARD affirme avoir constaté entre autres un désintéressement aux droits de la personne; une consolidation de la corruption; un affaiblissement des institutions ; le non-respect des principes de la gouvernance démocratique ; une criminalité d’État par l’extension des groupes armés et une «mercenarisation » du pays.
Ledit rapport dénote une violation accrue du droit à la vie, par l’augmentation considérable des décès par balles.
En 2019, selon le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits Humains (CARDH), les quelques actions posées par des instances publiques se révèlent insuffisantes pour contrer les violations des droits sociaux et économiques, caractérisés notamment par l’insécurité alimentaire, la persistance de la pauvreté, le taux de chômage et de l’inflation, l’accès précaire aux soins de santé, les conditions de détention et le non-respect du droit à l’éducation et à la propriété privée.
Le mouvement des policiers pour exiger de meilleurs traitements et le droit de former leur syndicat s’ajoute aux problèmes. Sur ce point, le CARDH qui n’affirme pas que les policiers ont automatiquement droit à un syndicat, estime cependant qu’ils ont droit à un mécanisme de revendication et de protection de leur droits.
Puisque les quelques actions posées par des instances publiques se révèlent insuffisantes et peu convaincantes, en raison des obstacles relevant de la nature des institutions ou de la volonté du Président de les vassaliser, dans ce document, le Centre d’Analyse et de Recherche en Droits Humains (CARDH) recommande entre autres:
Un accord politique vu l’aggravation et la complexité de la situation marquée par la fin du mandat de Jovenel Moïse conformément à 134-2 de la loi mère; Des négociations sérieuses de haut niveau (l’accord de Marriott peut être utilisé comme document de base); l’Adoption de mesures pour mener à terme les élections générales inclusives, transparentes et participatives; l’Adoption d’un budget pour l’année 2019-2020, axé sur une politique d’austérité et de résultats ; Le renforcement et l’harmonisation, dans une perspective d’efficacité, les rapports entre les institutions de lutte contre la corruption; La publication du rapport de la CSCCA sur les 25% restants de la gestion du fonds PetroCaribe et la création d’un task force au niveau des entités de la justice afin de réaliser les procès des massacres perpétrés dans le pays (2018-2019) et de
réparer les victimes.