Le gouvernement et ses partenaires présentent le rapport d’évaluation rapide de l’impact de la crise avec une stratégie de relèvement du pays
Le gouvernement, de concert avec l’Union européenne, la Banque interaméricaine de développement, les Nations Unies et la Banque mondiale, a procédé au lancement officiel du Rapport de « l’Évaluation Rapide de la Crise » (ERIC) sécuritaire en Haïti, qui a eu lieu le lundi 16 décembre 2024. La présentation du rapport s’est déroulée en présence de Alix Didier Fils-Aimé, Premier ministre, de Alfred Fils Métellus, ministre de l’Économie et des Finances, Géraud Albaret, représentant de la Banque interaméricaine de développement, Anne Lucie Lefèbvre, responsable des opérations de la Banque Mondiale, Stefano Gatto, représentant de la délégation de l’Union européenne, Ulrika Richardson, coordonnatrice du Système des Nations Unies, ainsi que Fritz Gérald Louis, directeur de cabinet du ministre de l’Économie et des Finances. Mounir Mahmalat et Spyridon Demetriou, économistes seniors à la Banque mondiale, et Gabriel Verret, consultant, ont également pris part à cet événement.
Ce document de 83 pages résume les conclusions et les recommandations de l’ERIC et évalue l’impact de la crise de 2021-2024. Il définit les priorités urgentes de stabilisation et de relèvement, en complément des efforts sécuritaires, politiques et humanitaires plus larges. Les principales conclusions de l’évaluation de l’impact se déclinent en quatre axes essentiels. Tout d’abord, la reprise économique doit s’accompagner d’un appui à la diversification économique et de réformes institutionnelles pour renforcer la gouvernance économique. Ensuite, il est impératif de procéder à la remise en état des infrastructures économiques et sociales tout en réduisant la vulnérabilité aux chocs naturels et climatiques. Un troisième axe met l’accent sur la promotion de l’accès aux soins de santé, à l’éducation et à d’autres services de base, favorisant ainsi l’inclusion sociale et la sécurité alimentaire. Enfin, l’évaluation souligne l’importance de l’État de droit, de la sécurité publique et des réformes institutionnelles pour garantir un environnement stable et propice au développement.
Besoins d’investissement
Le rapport précise que l’ERIC indique des besoins d’investissement d’environ 1,34 milliard de dollars entre 2024 et 2026 : 450 millions de dollars (34 %) pour les infrastructures, 388 millions (29 %) pour la sécurité et l’État de droit, 386 millions (29 %) pour la protection sociale (dont 150 millions pour les fonctions essentielles de relèvement et de protection sociale et 118 millions pour l’accès aux services de base), et 114 millions (9 %) pour la reprise économique et la gouvernance économique. Lorsque cela est possible, l’ERIC prévoit des réserves pour le moyen terme (2026-2030). L’évaluation reconnaît que les investissements requis pour la période de transition devront être complétés par d’autres investissements pour consolider la reprise et réaliser des gains en matière de développement. Pour 2026-2030, l’ERIC détermine des besoins d’investissement provisoires se chiffrant à 2,3 milliards de dollars : 1,85 milliard pour les infrastructures, 270 millions pour la sécurité, 153 millions pour la protection sociale et les services, et 24 millions pour la reprise économique et la gouvernance.
Vision de sortie de crise
À propos du cadre de sortie de crise, le rapport avance que l’environnement pour le déploiement des interventions de relèvement restera difficile à court terme, des conditions favorables émergeant progressivement au fur et à mesure des avancées dans les domaines de la sécurité et de la politique. Le rapport précise que le relèvement après la crise repose sur une double approche, qui consiste à répondre aux effets immédiats de la crise et à mettre parallèlement en œuvre des réformes et des changements structurels à plus long terme qui visent à éradiquer les causes profondes de l’instabilité et de la fragilité.
Pour les deux premières années de mise en œuvre de l’ERIC, l’objectif global vise à soutenir le relèvement des communautés haïtiennes affectées par la crise de 2021-2024, en se concentrant sur la réduction de la vulnérabilité extrême et le rétablissement de la stabilité économique et sociale, tout en renforçant la présence des institutions de l’État. Les objectifs stratégiques pour la période 2024-2026 qui incluent la facilitation de la reprise économique à travers la recapitalisation des entreprises et le renforcement des capacités institutionnelles de l’État, la remise en état des infrastructures et des services publics essentiels, ainsi que le rétablissement des services sociaux pour les ménages touchés, notamment en améliorant l’accès aux soins de santé et à l’éducation, tout en renforçant les filets de sécurité sociale pour les populations vulnérables.
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