Au moins 42 morts et 86 blessés : c’est le nombre de victimes recensés depuis le début de l’insurrection populaire pour réclamer la démission du président Jovenel Moïse et le chambardement du système le 15 septembre dernier. Ces informations ont été communiquées par le Haut commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme ce 1er novembre 2019.
Parmi ces victimes, 23 ont été tuées par des civils armés ou non identifiés. Les forces de l’ordre, pour leur part, sont responsables de la mort des 19 autres, selon la porte -parole de l’institution Marta Hurtado. Au moins un journaliste figure parmi ces morts .Neuf autres journalistes ont été bléssés et plusieurs autres auraient reçu des menaces.
Cette situation inquiète l’institution au plus haut point, à en croire Mme Hurtado. « Nous sommes profondément préoccupés par la situation de crise qui se prolonge en Haïti et son impact pour les haïtiens en ce qui concerne l’accès à leurs droits aux soins de santé, à la nourriture, à l’éducation et aux autres besoins de base ».
« Nous sommes également préoccupés par l’impact de la fermeture des institutions judiciaires et autres services publics dans le pays, en particulier pour les groupes vulnérables. Ainsi, les taux déjà alarmants de détentions préventives prolongées sont aggravés par la fermeture de nombreux tribunaux pour des raisons de sécurité » poursuit-elle.
Ainsi, dans l’immédiat, l’organisme invite « toutes les parties à éviter d’entraver le fonctionnement des hôpitaux, et de faciliter l’accès aux soins de santé, ainsi que l’approvisionnement, y compris à travers l’aide humanitaire, de nourriture et médicaments pour les personnes en prison, dans les orphelinats et pour d’autres groupes vulnérables comme les personnes handicapées ».
Se disant prêt à apporter son appui pour une résolution « profonde » et « inclusive » de la situation actuelle, le Haut commissariat souligne qu’ «il est crucial que tous les acteurs apportent leur soutien à des solutions pacifiques qui répondent aux nombreux griefs ayant portés les haïtiens dans la rue de façon répétée au cours des 16 derniers mois ».
L’institution a, par ailleurs, félicité l’IGPNH qui a ouvert des enquêtes sur les « allégations » de violations des droits humains par des agents de l’ordre. Elle exige que ces investigations soient transparentes, rigoureuses.
« Nous saluons l’ouverture d’enquêtes par l’Inspection générale de la Police nationale d’Haïti, concernant les allégations de violations de droits de l’homme par les forces de police, et insistons sur le besoin pour que les enquêtes soient rigoureuses, transparentes et indépendantes, afin d’assurer la redevabilité, la vérité et la justice pour les victimes et leur famille, y compris à travers l’action judiciaire » peut-on lire à travers ce document.