Le kidnapping fait des morts, laissant dans la douleur des pères et mères, des frères et sœurs, des filles et fils, des tantes et oncles, des neveux et nièces et des amis…
Le kidnapping décapitalise des familles qui sont obligées de passer à la grande caisse des banques commerciales pour retirer le montant de la rançon exigée par les ravisseurs, le kidnapping appauvrit davantage des familles haïtiennes qui ont du contracter des dettes pour payer des rançons pour obtenir la libération des leurs.
Le kidnapping contraint ceux qui ont les moyens à quitter le pays, le kidnapping empêche les compatriotes de la diaspora de rentrer au pays, le kidnapping endeuille, traumatise et fait peur.
Des acteurs de la société civile dont des militants de droits humains, des pasteurs, des prêtres de certaines églises à travers leur homélie chaque dimanche, de simples citoyens, des internautes… n’ont pas manqué ces derniers jours d’attirer l’attention des autorités sur la résurgence des cas de kidnapping dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Dans des facultés de l’Université d’Etat d’Haïti dont Ethnologie, Ecole Normale supérieure, dans des résidences privées à Pétion-Ville, Carrefour, Delmas, Arcahaie… des casserolades ont été organisées pour dénoncer le kidnapping à l’initiative de plusieurs internautes.
Le collectif 4 décembre organise le vendredi 14 février une marche dans les rues de la Capitale contre l’insécurité. Une autre marche citoyenne est prévue le dimanche 16 février contre le kidnapping.
A chaque remontée des cas de banditisme, chaque fois que le kidnapping, ce phénomène qui désormais fait partie de nos malheurs, atteint un pic, il revient aux citoyens et citoyennes de prendre des initiatives, trouver des formules pour rappeler aux dirigeants qu’ils sont tenues de faire face à leur mission et responsabilité envers la population. La loi sur le kidnapping résulte de ces mobilisations citoyennes contre ce fléau…
Face au ras-le-bol exprimé dans les medias traditionnels, sur les réseaux sociaux ces derniers jours, la police nationale d’Haïti a tenté de rassurer la population en annonçant des mesures pour faire face à l’insécurité, au kidnapping en particulier.
Le Ministre de la justice et de la sécurité publique, Jean Roudy Aly n’a pas fait mieux en appelant la population à ne pas céder à la panique comme s’il n’est pas informé que des parents passent la journée derrière les barrières des établissements scolaires pour s’assurer qu’ils rentrent chez eux avec leurs progénitures. Le ministre Jean Roudy Aly semble ne pas savoir non plus que des enfants refusent de se rendre à l’école par peur d’être enlevé.
Le Premier ministre Jean Michel Lapin, président du Conseil Supérieur de la Police nationale a encore déclaré ce mercredi comme il l’avait fait en avril 2019 que les plaques Service de l’Etat et Officiel, les véhicules à vitres teintés subiront des fouilles systématiques dans le cadre des dispositions prises par les autorités pour combattre le kidnapping.
En attendant que les annonces de nos chefs, qui d’ailleurs ne sont pas nouvelles, se concrétisent, les alertes concernant les cas de kidnapping ont encore circulé ce mercredi 12 février. 4 jeunes lycéens ont été enlevés ce mercredi à la mi-journée à la rue Capois à proximité du lycée des Jeunes Filles par des individus encagoulés circulant à bord d’un véhicule à vitres teinté, en présence d’une consœur journaliste. Une jeune femme a été assassinée tôt ce mercredi dans sa voiture en présence de ses enfants parce qu’elle résistait à une tentative de kidnapping.
MRP