Le pays est tombé dans le black-out, la solution à cette crise énergétique qui perdure n’est pas pour demain.
Depuis des mois, la capitale haïtienne et ses environs font face à une crise énergétique énorme. L’Électricité D’Haïti (EDH) qui a pour mission d’alimenter en énergie ses consommateurs, n’est pas en mesure de bien remplir son rôle. L’institution fait face à de grandes difficultés, avait annoncé son directeur général Jean Erol Morose, le 14 mars dernier, lors d’une conférence de presse. Depuis, le rationnement du courant électrique se fait de plus en plus sentir même dans les quartiers où l’EDH avait l’habitude de distribuer du courant pendant de longues heures.
EDH en grande difficulté
Si l’on revient sur la conférence de Jean Erol Morose, le responsable de l’EDH avait déclaré que l’institution qu’il dirige dispose seulement de 41 mégawatts. Cette disposition permet à l’EDH de desservir seulement huit de ses 41 circuits en permanence.
Le numéro un de la compagnie énergétique avait expliqué aux micros des journalistes tous les problèmes auxquels est confronté actuellement l’institution. Selon le DG, plusieurs centrales électriques sont à l’arrêt. Au niveau de Péligre une seule turbine fonctionne alors que d’autres sont vandalisées, avait indiqué Monsieur Jean Erol Morose qui voulait montrer que la solution à cette crise que connaît le pays n’est pas pour demain.
Le responsable de l’institution avait profité de ce moment pour informer des travaux coûteux que devrait effectuer l’ED’H en espérant une amélioration de la situation où plusieurs quartiers dans la capitale et dans des villes de province sont touchés par ce phénomène.
La population vit dans le noir ou à la merci de sa propre énergie
Le constat est visible quant à la baisse considérable de la production de l’électricité. Une enquête menée par la rédaction du journal dans certains quartiers nous permet de voir et mieux comprendre l’ampleur du black-out. Plusieurs communes du département de l’Ouest dont Port-au-Prince entre autres sont dans le noir depuis des jours. Toutefois, les habitants de Christ-Roi ont été alimentés hier mardi en énergie pendant trois heures de temps (9 heures – minuit) après plusieurs jours sans électricité.
Pour faire face à ce problème énergétique, les citoyens qui ont les moyens achètent des panneaux solaires, des batteries et « Inverter » pour créer leur propre énergie. Ce phénomène commence à se développer même dans les quartiers considérés défavorisés. Les citoyens ont fait des efforts ou grâce à l’aide de leurs proches pour avoir du courant électrique. « Je suis obligé. L’EDH en elle-même est une compagnie black-out alors je ne peux pas attendre grand chose de cette compagnie. J’ai fait des efforts et j’ai acheté un panneau solaire de 165 watts, une batterie et les autres accessoires. J’ai maintenant ma propre énergie », se réjouit un citoyen.
Dernièrement, Roody Thomas Sanon avait attiré l’attention du public lors d’une émission « Kisa Nou vle » diffusée sur Radio Ibo tous les matins, sur le fait que l’EDH pourrait disparaître, les citoyens surtout ceux de la capitale font tous leur possible pour se procurer d’un panneau solaire. Le chroniqueur sportif voulait montrer que la population se résigne au phénomène de black-out et définit sa propre stratégie pour ne pas dépendre de l’EDH.
Pendant ce temps-là l’insécurité bat son plein, les prix des produits de premières nécessités flambent sur le marché, la situation politique inquiète, la majeure partie de la population veut à tout prix quitter le pays.
La crise énergétique montre noir sur blanc que le pays se trouve dans l’ombre de lui-même et le peuple ne sait à quel saint se vouer.
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