Équateur

Le Président équatorien accuse Assange d’avoir tenté la création d’un « centre d’espionnage »

Le président équatorien Lenin Moreno, le 11 avril 2019 à Latacunga (Equateur) AFP
Julian Assange a tenté de créer un « centre d’espionnage » dans l’ambassade d’Equateur à Londres, a confié ce dimanche 14 avril le Président équatorien Lenin Moreno, alors qu’il tentait de justifier sa décision de retirer l’asile au fondateur de WikiLeaks qui a été arrêté jeudi.

Accédé au pouvoir en 2017, Lenin Moreno a regretté lors d’un entretien au quotidien britannique The Guardian que le précédent gouvernement de son pays ait fourni des équipements dans l’ambassade qui ont permis d’interférer dans les affaires d’autres Etats. Rappelons que son prédécesseur Rafael Correa a taxé d’acte de traîtrise sa décision de livrer Julian Assange aux mains de ses chasseurs.

« Nous ne pouvons pas permettre à notre maison, la maison qui a ouvert ses portes, de devenir un centre d’espionnage », a cependant martelé le Président Lenin Moreno. « Cette activité viole les conditions d’asile », a-t-il renforcé, assurant que la décision de retirer l’asile à Julian Assange « n’est pas arbitraire, mais repose sur le droit international ».

Il a aussi dénoncé l’attitude « absolument répréhensible et scandaleuse » de Julian Assange dans l’ambassade et son « comportement inapproprié en matière d’hygiène ».

Selon Quito, Julian Assange aurait notamment souillé les murs avec ses excréments.

L’avocate de Julian Assange Me Jennifer Robinson, interrogée par Sky news dimanche matin, a réfuté ces accusations, les qualifiant de « scandaleuses ».

Me Robinson a assuré que l’Australien de 47 ans était prêt à coopérer avec les autorités suédoises si celles-ci demandent son extradition mais que la priorité est d’éviter une extradition aux Etats-Unis.

En effet, le fondateur de WikiLeaks est en détention après son arrestation jeudi à l’ambassade d’Equateur à Londres où il avait trouvé refuge il y a sept ans afin d’échapper à un mandat d’arrêt britannique pour des accusations de viol et d’agression sexuelle en Suède, qu’il a toujours niées.

La plainte pour agression sexuelle a été frappée de prescription en 2015, puis la Suède a abandonné les poursuites dans la deuxième affaire en mai 2017, faute de pouvoir faire avancer l’enquête. Mais à l’annonce de l’arrestation, l’avocate de la plaignante a réclamé la réouverture de l’enquête.

« Nous sommes absolument heureux de répondre à ces questions si et quand elles se présentent », a souligné Me Jennifer Robinson à Sky News. « La question-clé en ce moment est l’extradition des Etats-Unis », tenait-elle à préciser.

L’arrestation de l’Australien de 47 ans est également en lien avec une demande d’extradition venant des Etats-Unis l’accusant d’avoir aidé l’ex-analyste du renseignement américain Chelsea Manning à obtenir un mot de passe pour accéder à des milliers de documents classés secret-défense. Cette demande d’extradition sera examinée par la justice britannique le 2 mai.

En cas de demande d’extradition par la Suède, l’avocate cherchera à avoir les « assurances que nous avons déjà demandées, que (Julian Assange) ne soit pas envoyé aux Etats-Unis ».

Sources: France 24/AFP

Wadner Voltaire

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