Mésinterpretation, c’est le juste mot employé par le Ministre des Affaires Étrangères et des Cultes en conférence de presse lundi 15 juillet pour qualifier l’interprétation faite dans l’opinion publique du projet annoncé par le président haïtien Jovenel Moïse dans les colonnes du journal Miami Herald relative à la création d’une commission d’experts en finance.
Selon Bocchit Edmond, il n’a jamais été question qu’une commission de l’OEA vienne refaire le rapport d’audit sur la gestion des fonds PetroCaribe, travail qui a été déjà réalisé par la Cour des Comptes et du Contentieux Administratif, une institution républicaine spécialisée en la matière.
« Effectivement, la question a été débattue avec les structures internes de l’OEA même si la demande formelle n’a pas encore été soumise. Contrairement à ce qui est dit et compris dans l’opinion générale, les experts en finance dont il est question n’auront pas la mission de remplacer les juges de la CSC/CA, mais renforcer leurs compétences en ce qui concerne la lutte contre la corruption.
« Ce modèle de partenariat a été expérimenté récemment avec Honduras. Financé par le gouvernement du Canada, ce dernier avait donné de très bons résultats »,rappelle le chancelier haïtien Bocchit Edmond tentant de défendre la démarche de Jovenel Moïse auprès de l’Organisation des États Américains, laquelle initiative qui est très mal vue dans l’opinion publique.
« Nous parlons tous de lutte contre la corruption mais refusons d’admettre qu’à notre niveau nous avons des faiblesses énormes qui puissent nous empêcher de mener efficacement cette bataille », ajoute Bocchit Edmond qui rappelle également qu’être membre d’une institution internationale comme l’OEA implique aussi le droit de solliciter des assistances techniques lorsque le besoin se fait sentir.