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Le programme « Humanitarian parole » mis en place par le président américain Joe Biden divise profondément la société haïtienne. Certains y voient un acte d’humanisme permettant à des milliers d’haïtiens et d’haïtiennes vivant un grand malheur de rejoindre leurs proches aux USA sans avoir à risquer leur vie dans des voyages illégaux. Au cours de ces derniers mois, il y a une résurgence de l’immigration illégale par la mer. Pas une semaine sans que la presse ne signale l’interception en haute mer de bateaux de fortune qui tentent de rejoindre les côtes de Floride.
D’autres citoyens crient au scandale puisque le programme humanitaire encourage une fuite de cerveaux et de compétences, celles même dont Haïti aura besoin pour remonter la pente à l’avenir. Cette saignée de nos ressources humaines contribuera à affaiblir, disent-ils, les institutions haïtiennes déjà fragiles et en manque de bras et de cerveaux. Une évidence demeure. Par milliers, le programme Biden dépouille Haïti de nombreux professionnels de la classe moyenne souvent formés au pays par l’État.
Si l’on prend pour vrai qu’un pays ne vaut que par l’éducation de son peuple, il est évident que le programme BIDEN aura un effet destructeur sur une nation dont les meilleures compétences se trouvent déjà à l’étranger. Faut-il rappeler que les cinquante dernières années ont vu un exode massif des haïtiens tant pour des raisons économiques que politiques ?
Ce programme, qui suscite rejet pour les uns et louange pour les autres, vient s’ajouter à l’histoire compliquée et tumultueuse d’Haïti avec son grand voisin. Au-delà du débat de ceux qui sont « pour » ou « contre » cette politique de la république étoilée, les longues lignes de gens devant les bureaux de l’immigration en disent long sur l’engouement des haïtiens à quitter le pays. Dans la malice populaire et les refrains de merengues carnavalesques, le nom « Biden » revient en boucle ainsi que celui de son programme qui est vu comme une lueur d’espoir, une chance de sortir de l’horreur et de la misère. Espérons que les « déplacés » d’aujourd’hui reviendront un jour mettre la main à la patte pour rebâtir Haïti.
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