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Le projet de photographie documentaire et contemporain “Sere bouboun » de Phalonne Pierre Louis est exposé à Montréal dans le cadre du mois de l’histoire des noirs.
Dans le cadre du mois de l’histoire des noirs à Montréal, au Canada, le projet de photographie documentaire et contemporain “Sere bouboun” de l’artiste visuelle et cinéaste haïtienne autodidacte, Phalonne Pierre Louis, est exposé au théâtre aux écuries, du 03 au 29 février 2024. L’exposition est ouverte du mardi au vendredi de 13h à 17h, a déclaré la photographe à Juno7 lors d’une interview. La vice-présidente de KIT a profité du moment pour expliquer que ce projet dresse le portrait intime de quelques personnes à Hinche et nous aident à comprendre les enjeux sociaux liés à la tradition du bain de vapeur vaginal, ce qu’on appelle couramment le “dlo cho”.
“Ce projet est le fruit de ma rencontre avec une jeune fille de 17 ans que j’ai croisée dans une clinique communautaire en 2018 à Hinche. Elle était venue se faire soigner parce qu’elle était grièvement brûlée aux fesses après avoir pris un bain de vapeur vaginal. Quand j’ai vu la gravité de ses blessures ça m’a choqué et j’ai alors décidé de faire une recherche approfondie sur la pratique du “dlo cho” en Haïti. J’ai voulu savoir ce que c’était, savoir pourquoi les femmes le prennent et pourquoi la société les oblige à le prendre aussi”, a expliqué Phalonne Pierre Louis qui voulait montrer les raisons qui l’ont poussée à réaliser un tel projet.
D’après les explications de la photographe, il s’agit d’une exposition solo de son récent travail ( sere bouboun) achevé en 2023. “Ce n’est pas une expo-vente non plus”, a souligné la jeune femme qui évolue dans le domaine de la photographie depuis 2016.
Par ailleurs, Phalonne Pierre Louis a révélé pour la rédaction de Juno7 qu’elle travaille actuellement sur un projet de photo au Canada qui aborde la question de la migration.
Détails sur Phalonne Pierre Louis
Phalonne Pierre Louis est une artiste visuelle et cinéaste haïtienne autodidacte. Ses œuvres sont exposées en Haïti au festival ‘’Les Rencontres du Documentaire en Haïti’’, à la maison de l’Unesco à Paris et à Copper Bridge Foundation à Miami. Actuellement, elle organise sa deuxième exposition solo à Montréal.
Elle travaille aussi en tant que directrice de la photographie sur des films et des vidéos de création, sélectionnés dans des festivals internationaux de renom dont Sundance Film Festival, Locarno Film Festival, Clermont Ferrand, FESPACO… Elle est la vice-présidente de KIT, une association de cinéastes et photographes haïtienne qui organise « Les Rencontres du Documentaire en Haïti ». Elle est également membre de Fotokonbit, une organisation de photographes haïtiens et étrangers.
Elle a embrassé ce métier parce que son père était aussi un photographe. “J’étais toujours émerveillée de tenir le petit appareil qu’il utilisait pour prendre les clichés. Ma passion pour la photographie a commencé à partir de là en fait. Quand j’ai bouclé mes études classiques, je me suis penché pour d’autres métiers pour finalement aboutir à celui de la photographie. Depuis 2016, j’en ai fait mon métier, mon arme de combat, mon art”, a-t-elle raconté.
Phalonne Pierre Louis a confié qu’il y a pas mal de photographes qui ont influencé son travail. “Je pense à Muholi Zanele, Steve McCurry, Maggie Steber… pour ne citer que ceux-là. Il y a aussi beaucoup d’autres artistes qui influencent mon univers photographique mais qui ne sont pas photographes”, a-t-elle déclaré.
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