Éditorial

Le rapport d’audit de la Cour des Comptes, est-ce une réponse à la question : Où est l’argent Petrocaribe?

Depuis la publication le 31 janvier dernier du rapport d’audit de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux administratif sur la gestion des fonds du programme PetroCaribe, ce rapport qui est sensé confirmer les deux rapports sénatoriaux d’enquête sur l’utilisation de ces fonds, ceux et celles qui avaient encore des doutes commencent à avoir les idées claires.  Sur les réseaux sociaux, dans les médias traditionnels, les réactions en ce qui concerne le rapport d’audit de la Cour Supérieure des Comptes et du contentieux Administratif sur l’utilisation des fonds Petrocaribe entre 2008 et 2018, affluent.

La Plate-Forme Verite, branche Génard Joseph, dans une note, appelle déjà la chambre des députés à mettre en accusation le Président Jovenel Moise indexé dans le rapport d’audit de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif sur la gestion des fonds Petrocaribe. L’un des tous premiers partis politiques à réagir, à travers une note, sur ce rapport pourtant très attendu.

Des réactions qui laissent entrevoir la colère, l’indignation, la frustration, le dégoût, la déception… des citoyens parce que tout simplement le premier mandataire de la Nation, celui qui mène la barque nationale est impliqué à un degré, non des moindres dans le scandale de corruption du siècle dit-on. La note de AGRITRANS pour tenter d’expliquer que le contrat relatif à la construction du tronçon de route Borgne/ Petit-Bourg de Borgne a été payé en gourde n’a pas aidé. « Vòlè an goud oubyen an dola, se pa men m vòlè a toujou?   10 kilomèt wout pou 15 milyon goud nan ki peyi yap mare kanmem. Sel agritrans ki pa resewa ameriken” sont entre autres des commentaires publiés au bas de la note de AGRITRANS diffusée sur les réseaux sociaux.

D’aucuns estiment que les responsables de AGRITRANS, dirigée par l’homme d’affaires Jovenel Moise au moment de contracter avec l’Etat Haïtien, mettent la charrue avant les bœufs. Ce genre de démarche, selon plus d’un, serait utile dans le cadre de l’instruction  de l’affaire Petrocaribe, qui d’ailleurs est en cours. Le coordonnateur de la Plate-Forme Politique Verite, Génard Joseph invite les médias à ne pas accorder la parole à ceux et celles indexés dans le rapport de la cour des comptes avant qu’une décision de justice ne soit rendue dans l’affaire Petrocaribe. Personne ne dictera à la presse comment elle doit faire son travail. Cependant, nous pensons que les médias, lors de la publication du deuxième rapport sénatorial d’enquête avaient fait le tour de ce dossier, en accordant des temps d’antenne à des anciens ministres, des officiels de l’administration de Jovenel Moise qui avaient qualifié ce rapport sénatorial de politique, de persécution politique.

Pendant longtemps, parce que nos institutions sont en faillite, la presse s’est substituée notamment à la justice. Tous les dossiers sont traités dans les medias. Maintenant que l’Etat Haïtien, par le biais de la Direction Générale des Impôts (DGI), a porté plainte formellement ce lundi 4 février contre les dilapidateurs des fonds du programme Petrocaribe, la presse doit laisser le champ libre à la justice.  D’autant que le Premier ministre Jean Henry Céant qui a effectué une visite ce lundi au Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince a reconnu que : « L’Etat Haïtien est la première victime de la mauvaise gestion des fonds Petrocaribe » et a renouvelé du coup l’engagement de son gouvernement à accompagner les autorités judiciaires, les plaignants et les petrochallengers pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire.

Accordons le bénéfice du doute à nos dirigeants ! Ainsi nous saurons dans un avenir pas trop lointain si le rapport d’audit de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif est une première réponse à la question : «  Kot Kòb Petrocaribe a » ?

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