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Une intensification de la violence des gangs menace la stabilité de Port-au-Prince et de ses environs.
Le Groupe d’experts a présenté son rapport final sur la situation sécuritaire en Haïti, révélant une évolution alarmante entre novembre 2023 et août 2024. Cette période a été marquée par une intensification des violences perpétrées par des gangs, en particulier par les coalitions rivales G9 et G-Pèp, qui ont orchestré des attaques coordonnées. “Les gangs des deux coalitions rivales… ont activé l’alliance Viv Ansanm en février 2024, lançant ainsi une série d’attaques coordonnées à Port-au-Prince et dans la région métropolitaine.”
Selon le rapport, depuis fin février, des gangs, dont certains sont dirigés par des individus figurant sur la « Liste récapitulative du Conseil de sécurité de l’ONU », ont intensifié leurs assauts contre les institutions étatiques et les infrastructures vitales. “Les deux plus grandes prisons du pays ont été attaquées en mars, permettant à plus de 4 600 détenus de s’évader.” Ces événements ont provoqué une crise humanitaire, entraînant des déplacements massifs de population et paralysant une partie de l’économie.
Le document précise qu’en réponse à cette violence extrême, Ariel Henry a annoncé sa démission le 11 mars et a introduit un nouveau plan d’action pour la transition politique. Toutefois, malgré la formation d’un nouveau gouvernement, “la violence des gangs continue de sévir en Haïti.” Plusieurs quartiers de la capitale sont encore sous le joug des gangs, et, au moment de la rédaction du rapport, environ 85 % de l’agglomération de Port-au-Prince était sous leur contrôle. Ces groupes armés ciblent régulièrement les infrastructures de sécurité, notamment la police et la justice, particulièrement dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite, freinant ainsi le rétablissement de l’autorité de l’État et l’organisation des élections.
Face à cette situation chaotique, des groupes d’autodéfense ont émergé, entraînant une hausse des exécutions extrajudiciaires et des lynchages collectifs, d’après le rapport.
De plus, de graves violations des droits humains continuent d’être perpétrées, en toute impunité. Les gangs attaquent aveuglément la population, se rendant coupables de meurtres, de viols, de tortures et de nombreux enlèvements, notamment dans l’Ouest et l’Artibonite. L’explosion du nombre de personnes déplacées, vivant dans des conditions précaires, augmente les risques d’agressions et d’exploitation sexuelles pour les femmes et les filles, selon les conclusions du rapport.
Ce rapport du Groupe d’experts met en lumière la crise sécuritaire et humanitaire sans précédent que traverse Haïti, et appelle la communauté internationale à une réponse urgente et appropriée pour soutenir le pays dans sa lutte pour la paix et la stabilité.
Photo: Maxime Louissaint | Juno7
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