Une marche organisée par les chrétiens protestants dans la Cité d’Anacaona (Léogâne) pour dénoncer la publication le 24 juin dernier du nouveau Code Pénal haïtien.
Á l’initiative de plusieurs organisations religieuses dont la Ligue des Pasteurs de Léogâne (LIPAL), la Plateforme des Animateurs Évangéliques de Léogâne (PAEL) et la Jeunesse Haïtienne Responsable (JEHRE), plusieurs centaines de chrétiens et des personnalités de la société civile ont marché pour dénoncer le nouveau Code Pénal publié par Jovenel Moïse.
Non à l’immoralité ! Non à l’abomination ! Non à la légalisation du mariage homosexuel en Haïti ! Ce sont entre autres les slogans repris en chœur par plusieurs centaines de chrétiens protestants, peu habitués aux mouvements de protestation, ce dimanche matin à Léogâne. Les articles du Code Pénal publié par décret relatifs à l’homosexualité, la zoophilie, l’inceste et la majorité sexuelle ont été vertement critiqués par les protestataires durant tout le parcours au son de la musique et des chants religieux.
Plusieurs personnalités de l’opposition politique léogânaise, dont l’ancien député Jean Danton Léger, se sont jointes aux chrétiens protestants pour faire passer leurs revendications. En plus de répugner à l’instar des chrétiens protestants le nouveau Code Pénal, ces leaders politiques ont dénoncé également l’insécurité, la corruption, la rareté de produits pétroliers et la misère parmi les nombreux maux qui rongent le pays.
« L’incompétence de l’équipe de Jovenel Moïse qui fait tout à l’envers n’est plus à démontrer » a lâché l’ancien député de la 49e législature aux micros des journalistes présents.
Malgré une très faible présence policière, le mouvement de protestation du secteur protestant de Léogâne s’est déroulé sans incident majeur. Quelques passants qui ont croisé la marche ont questionné à haute voix les organisateurs sur leur silence lorsque des voix influentes du secteur protestant avaient endossé la candidature de Michel Martelly lors de la présidentielle de 2010. Des remarques qui ont créé des frictions sans toutefois se transformer en affrontement.
La marche a démarré aux environs de 10h sur la Place Sainte-Rose sous la direction de responsables religieux tels les pasteurs Jean Henri Milien, Jean Jules Ladie et Valdès Napoléon pour aboutir sur la Place Anacaona (Bienvenue) après avoir sillonné plusieurs rues du centre-ville.
En dépit de plusieurs appels à garder les portes des églises fermées pour permettre à un maximum de fidèles de gagner les rues, certaines églises ont fonctionné normalement ce dimanche. Elles ont organisé comme à l’accoutumée leur service religieux dominical.
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