Les Bahamas ont expulsé 112 Haïtiens moins de deux semaines après l’avertissement du Premier ministre, Hubert Minnis, aux migrants en situation irrégulière, qu’ils devraient soit quitter le pays volontairement, soit être «forcés de partir» après le passage de l’ouragan Dorian le mois dernier.
Un communiqué publié par le ministère de l’Immigration a indiqué qu’un avion de la compagnie Bahamasair avait quitté l’aéroport international Lynden Pindling pour Port-au-Prince, le 10 octobre dernier avec un total de 112 Haïtiens escortés par une équipe de forces de l’ordre. 21 femmes figuraient parmi les expulsés.
Au début de ce mois, dans une déclaration au Parlement, le Premier ministre Minnis avait averti les migrants en situation irrégulière qui ont survécu au passage de l’ouragan Dorian le 1er septembre que le gouvernement procéderait à l’expulsion des migrants clandestins conformément à la loi.
« Nous sommes un pays de lois et nos lois concernant les immigrants clandestins seront appliquées de manière humaine. Par conséquent, je signale à tous ceux qui sont illégaux qu’ils peuvent partir volontairement sinon ils seront forcés de le faire », avait déclaré Minnis aux législateurs.
Le groupe de défense des droits de l’homme, Rights Bahamas, a critiqué la décision du gouvernement, affirmant qu’il avait alerté ses groupes internationaux de défense des droits de l’homme du «plan farouche, sauvage et illégal du gouvernement».
Le procureur général Carl Bethel a déclaré que les migrants qui ont perdu leur emploi à la suite de l’ouragan « doivent rentrer chez eux » même si leur permis de travail n’a pas encore expiré.
« Le public est informé que les non-nationaux cherchant un emploi aux Bahamas doivent être approuvés par le Département de l’immigration et que les demandes de délivrance du premier permis de travail ne seront acceptées ou examinées que si la personne est physiquement présente et réside dans son pays. pays d’origine au moment où la première demande est faite », a indiqué le Département de l’immigration.
La question de l’immigration clandestine en provenance d’Haïti aux Bahamas, où les Haïtiens sont stigmatisés, est un problème de longue date dans ce pays.
Abaco aurait, à part l’île de New Providence, la plus grande population d’Haïtiens, nombre d’entre eux résidant dans des bidonvilles informels. Les deux plus grands, The Mudd et Pigeon Pea, dans la capitale de Abaco, Marsh Harbour, ont été sérieusement endommagés par l’ouragan Dorian qui a balayé l’archipel.
Nancy Roc