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Les bureaux de plusieurs juges cambriolés au Palais de justice de Port-au-Prince
Le Palais de justice de Port-au-Prince, logé au Bicentenaire, a été cambriolé dans la nuit du mardi 10 mai au mercredi 11 mai 2022. La rédaction de Juno7 a pu confirmer l’information auprès du Commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Jacques Lafontant.
Pour cet énième forfait, les voleurs ont cambriolé les bureaux de sept juges d’instruction et de substituts, selon Me Jacques Lafontant, contacté par Juno7. Selon lui, les cambrioleurs ont utilisé un ancien conduit de climatisation pour pénétrer à l’intérieur du tribunal, non sécurisé la nuit.
Selon le commissaire, les dossiers importants comme les corps du délit n’ont pas été emportés puisque les autorités judiciaires avaient déjà pris la décision de les transférer dans des espaces sécurisés. Néanmoins, les voleurs ont pu dérober des téléphones portables, des réfrigérateurs.
Les cas de cambriolage au palais de justice de Port-au-Prince sont récurrents. De mars 2018 à octobre 2020, le Réseau National de Défense des droits Humains (RNDDH) dit avoir recensé au moins 23 vols et tentatives de vol au greffe du parquet, dans les cabinets d’instruction de la plupart des magistrats et au greffe principal du palais de justice de Port‑au-Prince.
Récemment, en janvier 2022, le bureau du juge d’instruction Denis Cyprien a été cambriolé au palais de justice de Port-au-Prince. Les cambrioleurs avaient emporté un ordinateur.
Le professeur James Boyard réagit après le cambriolage du Palais de justice de Port-au-Prince
Régissant au cambriolage, le professeur James Boyard considère que ce genre d’actions joue en défaveur du respect de la souveraineté juridictionnelle haïtienne vis-à-vis de celui des États-Unis.
« Le cambriolage répété de nos tribunaux, la détention préventive prolongée, les mauvaises conditions d’incarcération, les scandales de corruption au sein de la magistrature, (…) sont autant de faits qui ne jouent pas en faveur du respect de la souveraineté juridictionnelle haïtienne vis-à-vis de celle des États-Unis », a-t-il commenté sur Twitter ce mercredi.
Aussi, estime-t-il que l’on « ne peut plus légitimement critiquer les États-Unis d’exercer un Impérialisme juridique en Haïti, lorsque c’est justement la justice haïtienne qui décline sa propre compétence juridictionnelle en matière de droit commun à chaque fois qu’elle n´affiche ni la volonté ni la capacité d´instruire ou de juger convenablement un crime commis sur le territoire national […] ».
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