Les États-Unis commémorent ce week-end les 400 ans de l’arrivée d’Angela sur le sol américain. Première esclave officiellement recensée par les colons britanniques, Angela est arrivée par bateau dans l’État de Virginie, où un mémorial est aujourd’hui construit. Baptisé Fort Monroe, il est ce week-end le théâtre de festivités pour rendre hommage à Angela et aux millions d’autres Africains réduits en esclavage.
Les cérémonies de Fort Monroe ont un but précis : célébrer la contribution des Africains réduits en esclavage à la société américaine. Lectures, concerts, conférences… Le programme du week-end est chargé, avec un point culminant dimanche.
« Dimanche sera ce qu’on appelle le Jour de la guérison, explique Terry E. Brown, surintendant du mémorial de Fort Monroe. Nous allons amener une cloche, et nous la ferons sonner à travers tout le pays à 3 heures de l’après-midi. Nous allons la faire sonner pendant 4 minutes. Chaque minute représentera un siècle. »
En provenance de Ndongo (ancien Angola), Angela avait été achetée par le capitaine William Pierce, un riche marchand de plantes. Aujourd’hui, une association d’archéologues, la Jamestown Rediscovery Foundation tente de comprendre la vie d’Angela et de son propriétaire en fouillant le site où ils ont vécu.
En presque deux ans de recherches, l’équipe d’archéologues a mis au jour de nombreux objets de la propriété du colon William Pierce.
« Nous avons trouvé 300 objets qui témoignent du système esclavagiste nord-américain, explique David Givens qui dirige les fouilles. Sur le site, nous avons donc 246 ans d’esclavage sous nos yeux, révélés par l’archéologie. Le site est divisé en plusieurs parties. Il y a un premier site, celui d’Angela, mais nous travaillons aussi sur une plantation du XIXe siècle. »
Le site de fouilles se trouve à Jamestown, à une soixantaine de kilomètres du Cap Old Comfort, là où Angela a posé le pied aux États-Unis en 1619. Pour David Givens, ce travail archéologique ne permet pas uniquement de comprendre le passé des États-Unis.
« Ces fouilles montrent aussi ce que nous sommes, en tant que nation,dit-il. Donc je vais probablement passer le reste de ma carrière à tenter de comprendre pas seulement comment deux cultures, celles des colons et des esclaves, ont fabriqué notre nation, mais comment nous sommes devenus Américains. »
Source : RFI