Le sénateur de l’opposition, Nenel Cassy a failli laisser sa peau lors de la manifestation antigouvermentale, le 13 décembre dernier à St-Marc. Inquiet, il écrit au DG Normil Rameau pour dénoncer le laxisme, la passivité et la complicité manifeste des agents de la police de la ville de Saint-Marc.
Au cours de la manifestation du samedi 13 décembre 2019, des individus armés non identifiés ont tenté d’attenter à ma vie sous le regard accomodant des policiers censés assurer la sécurité des manifestants, raconte le parlementaire.
Le sénateur informe qu’à la suite de cet incident, une rapide enquête de proximité, effectuée par ses agents de sécurité, a permis de déceler qu’il s’agissait d’une attaque ciblée planifiée la veille à l’occasion d’une distribution d’argent et de munitions par des représentants du pouvoir en place dans la ville de Saint-Marc.
Toujours selon Nenel Cassy, cet incident intervient après la diffusion, sur les réseaux sociaux, d’informations selon lesquelles il serait visé par des projets d’assassinats impliquant de hautes autorités de l’État et des bandits notoires bénéficiant de l’appui de l’administration Moïse.
Dans ce contexte, écrit-il au DG Normil Rameau, nous nous interrogeons sur l’implication du vice-délégué de Saint-Marc et du commissaire de police de cette ville dans la planification et la perpétration de ce forfait.
De plus, le sénateur se questionne du rôle de la Police Nationale d’Haïti (PNH) face à la montée d’une nouvelle forme de criminalité qui juxtapose des agents de police aux bandits du pouvoir.
En effet, dit-il, en raison de la malsaine radicalisation et de l’intensification de la répression politique, le rôle des institutions comme la Police Nationale est remis en question. Selon lui, il est évident que la Police s’est éloignée de sa conception première de service la population pour devenir une police vouée à la protection des membres, sbires et proches du pouvoir en place.
« Nous voulons préciser que notre intention n’est pas de convertir la police à l’opposition toutefois, il est inadmissible qu’au sein de la Police Nationale d’Haïti (PNH) des comportements délinquants soient tolérés et même encouragés par le haut commandement », écrit Nènel Cassy.
Le sénateur va droit au but. « En effet, il est sidérant de constater que depuis votre accession à la Direction Générale de la Police Nationale les massacres d’Etat et exécutions sommaires se sont multipliés, du jamais vu de toute l’existence de l’institution policière », a sévèrement critiqué Nenel Cassy.
Il invite le DG à mesurer l’intérêt de sacrifier une carrière pour jouer les subordonnés exécutants au profit d’un pouvoir failli.
Nenel Cassy croit, par ailleurs, que c’est un droit inaliénable pour chaque citoyen de recevoir une égale protection de la part des autorités policières.
Fort de tout ce qui précède, le sénateur Cassy, fait appel au bon sens du commandant en chef de la police afin qu’il puisse se ressaisir dans l’intérêt de toute la collectivité.
Par ailleurs, il remet, par la présente, sa sécurité, celle de ses proches ainsi que celles de tous les dirigeants et militants de l’opposition politique entre les mains des services de police de la République d’Haïti.