Culture

L’histoire du policier Keseul Belizaire, honoré par le Centre Toussaint Louverture pour son texte de slam

L’histoire du policier Keseul Belizaire, honoré par le Centre Toussaint Louverture pour son texte de slam intitulé « Mélodie de Conscience Patriotique ».

En février dernier, dans le cadre de la deuxième édition du prix Patrice Derenoncourt, organisée par le Centre Toussaint Louverture, Keseul Belizaire a été honoré dans la catégorie du slam par l’institution, pour son texte à caractère social intitulée « Mélodie de Conscience Patriotique ». Agé de 37 ans, il est un policier de la 25ème promotion de la PNH et est affecté à l’unité du CIMO. Lors d’une interview exclusive accordée à Juno7, il est revenu sur le prix et a dressé son portrait. Il prépare sa soutenance pour être licencié en sciences politiques et relations internationales à l’université Notre-Dame d’Haïti. Il est aussi un étudiant en journalisme.

Keseul Belizaire, connu sous son nom de slameur KabysennSlameur, est un amoureux de la plume. Il écrit toujours des textes pour décrire les réalités sociopolitiques du pays. C’est en ce sens que son texte Mélodie de Conscience Patriotique a été choisi par le Centre Toussaint Louverture lors de la cérémonie du prix Patrice Derenoncourt. « Je vis en Haïti. Je connais la réalité du pays. En tant que citoyen, j’ai choisi de mettre mes pensées sur du papier. J’utilise ma plume pour expliquer le ras-le-bol que j’ai envers l’instabilité sociopolitique du pays. J’écris aussi pour que ceux qui sont en dehors du pays puissent connaître la réalité actuelle », a-t-il déclaré.

Pour son texte qui a respecté les critères imposés par le Centre Toussaint Louverture, il a été honoré. Pour lui, c’est une fierté d’avoir été récompensé.

« C’était avec fierté que j’avais reçu ce prix en tant que policier. Cela veut dire que je suis concerné par la situation sociopolitique du pays. Cet honneur me fait ressentir que mon travail a touché beaucoup de monde. En tant que agent de l’ordre, je pense que cette plaque restera gravée dans mon esprit et va me permettre de redéfinir les mauvaises idées qu’a l’opinion publique envers un policier. L’institution a des jeunes qui ont des visions pour leur pays. Je pense que ce prix me met pour l’instant comme l’unique slameur de la PNH« ,a-t-il dit.

 

L’étude supérieure est un objectif majeur pour le policier Keseul Belizaire

Après avoir bouclé ses études classiques au Lycée National de Carrefour Feuilles, Keseul Belizaire a intégré l’École Nationale de Police le 4 mai 2014 et a été gradué le 22 janvier 2015. Il fait partie de la 25ème promotion de l’institution policière et est affecté à l’unité du CIMO.

À côté de son travail de policier, Keseul Belizaire prend très au sérieux ses études supérieures. Il a étudié les Sciences Politiques et Relations Internationales à l’université Notre-Dame d’Haïti. En ce moment, il prépare sa soutenance pour être licencié.
Il est aussi un étudiant en journalisme et nous a révélé pourquoi il a fait cette étude. « Je me suis formé pour être utile à ma communauté. J’ai fait cette étude parce que je veux être un modèle, être un journaliste qui parle avec de la transparence et qui ne parle pas sous l’influence de l’argent. Je veux être un journaliste qui applique l’éthique et la déontologie du métier. »

Monsieur Keseul Belizaire traîne derrière lui huit années d’expérience au sein de la PNH. Entre son étude et son travail de policier, il nous a expliqué les méthodes qu’il a employées pour remplir sa tâche au sein de la police sans entraver ses études. « Je me sacrifie lors des jours de pause pour suivre des cours. Lorsque je travaille la nuit avec la Police, le matin je vais suivre les cours« , a-t-il détaillé. « Mon père m’avait toujours dit que pour réussir il faut faire un certain sacrifice », a-t-il ajouté.

A la fin de cette entrevue, le policier Keseul Belizaire invite tout le monde à s’impliquer pour reconstruire le pays. Pour lui, quelle que soit la forme du combat, la finalité devrait être l’intérêt collectif.

Notons que le Centre Toussaint Louverture a lancé le mercredi 25 mai la troisième édition du prix Patrice Derenoncourt de la lutte contre la violence autour du thème: Corruption et Violence. Mardochée Gédéon avait remporté la dernière édition pour son mémoire intitulé : « Vers une compréhension de la violence armée dans les bidonvilles de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince. Le cas du bidonville de Cité de l’Eternel ».

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