Libération de détenus-es à l’heure du Covid-19, le Réseau National de Défense des Droits Humains alerte les autorités judiciaires sur un danger imminent.
Du 20 mars au 1er avril 2020, au moins soixante neuf (69) détenus incarcérés à la Prison civile de la Croix-des-Bouquets ont été libérés, selon les informations rapportées par le RNDDH. Parallèlement, l’organisme de défense des droits humains révèle que certains d’entre eux semblent avoir été favorisés par des magistrats qui auraient abusé des critères de libération considérés par les autorités judiciaires en vue de désengorger les prisons afin de protéger la population carcérale du Coronavirus. Ces critères qui sont au nombre de 11 considèrent entre autres: les personnes en détention préventive prolongée et ceux ayant purgé 80% de leur peine, les détenus en âge avancé…
Pour étayer sa thèse, l’organisme de défense des Droits Humains prend comme exemple les cas de Maxony GERMINAL, un récidiviste, John REMY alias Yvener ou Mafia et Don NARCISSE. Tentative d’assassinat, enlèvement et séquestration contre rançon, détention illégale d’armes à feu, viol, vol à mains armées et association de malfaiteurs, sont entre autres charges retenues contre eux.
Libérés respectivement les 20 et 27 mars 2020, ces trois individus, s’il faut croire le RNDDH, ont été arrêtés consécutivement le 6 mars, le 18 février et le 3 mars 2020 dans la même juridiction.
Ces ordres de llibération donnés par les juges Ivelt Petit-Blanc et Litherson Gérome, qui seraient contraires aux conditions prédéfinies par les autorités judiciaires, interpellent le Réseau National de Défense des Droits Humains.
Ainsi, demande-t-il au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire de se pencher sur le travail des parquetiers et des magistrats instructeurs des 18 juridictions de première instance afin d’éviter que des criminels notoires ne bénéficient des mesures prises dans le cadre de lutte contre la propagation de la pandémie; d’exiger que les décisions spéciales de libération soient prises dans le respect des règles édictées et mobiliser les parquetiers et les juges dans le but de les inviter à travailler en coordination et dans la transparence.
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