Pour le Directeur Exécutif du Réseau National de Défense des Droits-Humains, Pierre Espérance, la résurgence des actes d’insécurité constatée ces derniers jours dans la capitale haïtienne, est la conséquence d’un manque de volonté de la part des autorités des pouvoirs exécutif et législatif de renforcer la capacité des acteurs de la chaîne pénale et de l’institution policière . Dans une interview accordée à la rédaction de Juno7, le défenseur de Droits Humains analyse sans gant cette réalité qui selon lui, dépasse le champ d’intervention de la police nationale d’Haïti.
« Les gangs qui sèment la terreur et le deuil au sein de la population haïtienne, sont mieux équipés que les agents de la PNH. Par conséquent, ces derniers, placés pour protéger et servir sont eux aussi en proie au phénomène de l’insécurité »,regrette Pierre Espérance qui prend pour responsables les autorités politiques .
Pour justifier ses dires, le Directeur Exécutif du RNDDH se réfère au nombre de policiers tués l’année dernière par des bandits armés, soit 45 au total. « Un record depuis l’existence même de l’institution policière »,déplore-t-il.
Pour freiner la machine infernale de l’insécurité, les autorités gouvernementales ont un rôle extrêmement important à jouer de l’avis de Pierre Espérance.
« Elles doivent mettre sur pied des programmes sociaux dans les quartiers populaires dont ceux réputés chauds, mettre en place un service de renseignements efficace, exercer un contrôle strict au niveau des frontières en vue de mettre fin à la contrebande, donner les moyens logistiques nécessaires à la PNH pour qu’elle puisse faire son travail avec dignité »,recommande-t-il.
Tout ceci ne sera pas possible sans une volonté politique des autorités qui doivent aussi renforcer le capacité des acteurs de la chaîne pénale, ajoute Pierre Espérance qui rappelle que l’insécurité qui sévit dans le pays, depasse de loin, le champ d’intervention de la Police Nationale d’Haïti en dépit de sa bonne volonté.