Les dirigeants de l’alternative consensuelle ne voient pas de bon œil l’arrivée d’un autre commissaire américain au pays. Selon eux, l’administration Trump continue de fermer les yeux sur la vraie réalité d’Haïti.
Tout en continuant de prioriser la voie d’un dialogue utile et progressiste, nous voulons informer l’administration américaine que nous sommes très sceptique quant à la nature du prochain voyage en Haïti du sous-secrétaire d’État David Hale, dont le contenu de l’agenda nous est encore inconnu, écrit l’opposition consensuelle au secrétaire d’État américain avant même l’arrivée du nouvel émissaire.
Dans cette lettre, l’alternative consensuelle a fait savoir que les différents émissaires américains qui sont déjà venus en Haïti n’ont manifesté aucune volonté de comprendre la crise et la solution de sortie proposée par la société haïtienne.
Selon les responsables de l’opposition, le pouvoir en place ne fait qu’intensifier la répression. << Depuis la visite de l’ambassadrice Kelly Craft à nos jours, deux massacres se sont produits, celui du Bel-Air et celui de Mariani>>, dénoncent les responsables de l’opposition.
L’opposition consensuelle cite ce qui se passe actuellement aux Gonaïves et dans d’autres villes du pays où des dizaines de leaders de l’opposition sont visés par des mandats d’amener, émis en marge de la loi.
Dans la correspondance, les opposants au pouvoir soulignent qu’à chaque manifestation des dizaines de personnes sont portées disparues.
En dépit de tout, les États Unis continuent de coopérer avec un gouvernement inconstitutionnel, illégitime et démissionaire, ont-ils souligné. Ils se sont dits surpris du
mutisme éloquent de l’administration Trump, face à l’agression sauvage exercée sur la population durant les évènements.
Pour toutes ces raisons, l’opposition croit qu’il n’est plus possible de voir des dignitaires se murer derrière des arguments d’autorité, faisant ainsi fi de la corruption généralisée, du banditisme d’État et de la montée de la violence qui gangrène le pays.
C’est dans ce contexte que les signataires de la lettre ont fait le rappel
des exigences fondamentales de l’opposition politique et de la population haïtienne, à savoir:
1-Le départ immédiat et ordonné de Jovenel Moïse;
2-Le procès des dilapidateurs des fonds Petro-Caribe et des coupables d’autres cas de corruption ;
3-La tenue d’une conférence nationale souveraine;
4-L’arrestation de tous ceux qui se sont rendus coupables de violation flagrante de la loi particulièrement celle des membres du simulacre de gouvernement en place;
5-La poursuite et la condamnation des auteurs des différents massacres tels que la Saline, Tokyo, Carrefour-Feuilles, Bel-Air, Miragoâne, Mariani, Shada et Nan banann;
6-La prise de mesures d’urgence en vue de soulager la souffrance de la population ainsi que des mesures de corrections financières immédiates;
7-La tenue d’élections générales libres, transparentes et crédibles après l’adoption de la nouvelle constitution.
L’opposition politique haïtienne rappelle que les membres de la société civile et du secteur privé se sont déjà entendus sur une formule qui permettra de remplacer le président Jovenel Moïse par un juge de la Cour de Cassation et qui prévoit un premier ministre issu de l’Alternative Consensuelle pour la Refondation d’Haïti.