De cette heureuse victoire d’Abinader devront naître de plus beaux jours pour les deux peuples
Port-au-Prince, HAITI – Le président Jovenel Moïse vient de confirmer sur son compte tweeter qu’il a déjà appelé Luis Abinader le président dominicain élu du Parti Révolutionnaire Moderne, pour le féliciter de sa victoire aux récentes élections. Le président haïtien doit être le premier chef d’État étranger à saluer la victoire de son voisin. La Junte Centrale Électorale n’a pas encore publié le bulletin définitif, mais le succès est irréversible compte tenu des résultats dès lors observés au comptage de la majorité des scrutins.
Par ailleurs, au niveau interne, la victoire de Luis Abinader est aussi un fait qui a déjà été reconnu tant par le président Medina que par ses deux principaux concurrents aux élections, Gonzalo Castillo (PLD) et Leonel Fernandez (FP), qui ont été par la prompte reconnaissance de leur défaite d’une élégance et d’une maturité démocratiques hors pair.
En effet, le président Moïse a tenu à préciser aussi dans son tweet qu’il a souhaité du succès au président élu tout en le rassurant de sa volonté de travailler au renforcement des liens d’amitié entre les deux pays. En nous souvenant du caractère humaniste, pragmatique et progressiste de la conception du candidat Abinader des relations haïtiano-dominicaines ainsi que de son respect à l’égard du peuple haïtien qu’il appelle « une nation sœur », nous pouvons dire que cette déclaration du président haïtien traduit une véritable concordance entre la vision des deux hommes pour l’avenir des deux peuples.
De fait, le président Abinader ne devra pas tarder à visiter Haïti dès son investiture. Selon une source digne de foi, l’invitation lui a été faite par le président Jovenel Moïse lors de leur conversation.
Malgré tout, on ne peut nier que la question haïtienne reste encore un sujet sensible pour la réception du discours politique dans l’opinion publique dominicaine. De la même manière, la question dominicaine n’a pas encore pris toute la place qu’elle mérite dans la politique extérieure d’Haïti. Des deux côtés, les chemins à parcourir restent longs et tortueux.
Toutefois, voir un candidat à la présidence dominicaine se montrer aussi ouvert à l’égard d’Haïti sans que cela n’ait pu nuire à sa popularité ni à la confiance qu’il devait inspirer, voir que cette posture ne l’a même pas empêché de gagner les élections est un signe indéniable que les choses ont nettement évolué dans le pays voisin. Un autre paradigme est en train de s’imposer dans ce pays où le nationalisme exige de bien meilleurs sentiments qu’un antihaïtianisme primaire et rétrograde. Ce nouveau contexte, disons-nous, est un terrain fertile où il faudra cultiver la paix, renforcer le dialogue et la coopération bilatéraux entre les deux gouvernements et écrire en fin de compte de meilleures pages d’histoire sur la vie partagée entre les deux peuples.
En définitive, avec ce nouveau leadership politique dominicain et l’enthousiasme actuel de la présidence et de la chancellerie haïtiennes, il est raisonnable de s’attendre à ce que les relations haïtiano-dominicaines aillent beaucoup mieux dans un futur proche et lointain.
Puissions-nous répondre dignement à ce rendez-vous majestueux auquel l’Histoire est en train de nous convier.
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