L’ULCC a célébré la journée internationale de lutte contre la corruption en présence notamment du premier ministre Ariel Henry.
Célébrée cette année par les Nations-Unies autour du thème : ‘’Votre droit, votre défi, : dites non à la corruption’’, la journée mondiale contre la corruption n’a pas laissé de marbre l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC). A cette occasion, en présence notamment du premier ministre Ariel Henry et d’autres personnalités, l’institution a lancé le ‘’salon de la transparence et de l’intégrité’’.
Le chef du gouvernement a fait savoir que sa participation à cette cérémonie est le témoignage de la volonté du gouvernement de ‘’lutter sans relâche contre ce fléau destructeur, à tous les niveaux de l’Administration publique’’. Il a aussi indiqué que la problématique de la corruption devient une question qui intéresse l’ensemble de la communauté mondiale et mobilise des acteurs issus de tous les secteurs.
Cette mobilisation anticorruption, selon Ariel Henry, s’est traduite, par un grand nombre d’initiatives, tant en amont par la prévention, qu’en aval par la répression, toutes destinées à contrer ce phénomène social sous toutes ses formes. Pour lui, il est temps qu’Haïti quitte le peloton de la honte dans les publications de l’indice de corruption.
‘’La lutte à laquelle nous sommes conviés aujourd’hui doit être celle de toute la Nation, celle des femmes et des hommes de bonne volonté, soucieux de voir et de contribuer, non seulement à améliorer les conditions de vie nationale, mais aussi à renverser la tendance et la perception d’un pays où règnerait la corruption’’, a déclaré Ariel Henry.
Le premier ministre a également exhorté les hauts fonctionnaires, les Agents publics, chacun en ce qui le concerne, à s’engager davantage pour briser la chaîne de la corruption, notamment en effectuant leur déclaration de patrimoine, conformément à la loi du 12 février 2008. ‘’Au nom de mon gouvernement, j’invite tous les administrateurs d’Etat, qui qu’ils soient, à faire siennes les valeurs d’éthique, d’honnêteté, de transparence et de probité, valeurs partagées par toute la communauté internationale’’, a-t-il ajouté.
Pour sa part, Hans Ludwig Joseph, le directeur de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) a informé que l’institution mesure la pleine dimension de la mission qui est la sienne. Il dit, en plus des actions répressives conduites régulièrement, pour anticiper et dépister d’éventuels cas d’enrichissement illicite, elle a mis sur pied une brigade de vérification et de surveillance des patrimoines qui travaille sur le terrain et dans la discrétion.
Dans le contexte grave qui est le nôtre, il faut avoir le courage de mettre les justes mots sur la réalité. Le problème majeur de la corruption porte un nom, et il s’appelle Impunité. C’est l’impunité qui crée la détresse sociale, c’est l’impunité qui cautionne autant de désordre dans l’administration publique, c’est l’impunité qui vide les caisses de l’État, c’est l’impunité qui stimule la commission amplifiée des crimes financiers’’ tance le numéro un de l’ULCC.
Comme bilan, le directeur général a indiqué que l’ULCC, pour la première fois depuis son existence, a acheminé récemment 70 requêtes aux différents commissaires du Gouvernement demandant la poursuite de soixante-dix personnalités publiques n’ayant pas effectué tant à l’entrée qu’à la sortie de fonction leur déclaration de patrimoine. ‘’ Par ces efforts réalisés, non sans contrainte, l’ULCC veut faire comprendre que la reddition de compte est un pilier important de la bonne gouvernance et de l’État de droit’’, a-t-il soutenu.
En marge de cette cérémonie, l’ULCC en a profité pour mettre à la disposition du public les différents rapports d’enquêtes produits et promet de révéler l’identité de tous ceux et celles ayant effectué leur déclaration de patrimoine pour les 10 dernières années.