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Lutte contre la violence des gangs : le BINUH précise les contours de son nouveau mandat

Lutte contre la violence des gangs : le BINUH précise les contours du nouveau mandat qui lui a été confié par le Conseil de sécurité de l’ONU.

Un mois après que dans sa résolution 2645 du 15 juillet 2022, le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté à l’unanimité le renouvellement du mandat du BINUH pour une durée d’un an, le bureau des Nations-Unies en Haïti est revenu dans une tribune sur les tâches principales qui lui sont confiées. Il s’agit de « conseiller le gouvernement dans le renforcement de la stabilité politique et de la bonne gouvernance et l’épauler dans ses efforts pour organiser des élections, renforcer la Police Nationale d’Haiti (PNH), développer une approche inclusive pour réduire la violence communautaire, lutter contre les violations des droits de l’homme, améliorer l’administration pénitentiaire et renforcer le secteur de la justice. »

Le Conseil de sécurité a renforcé la capacité du BINUH dans son mandat de conseil à la PNH, en augmentant le nombre de personnel de police et d’affaires pénitentiaires de 30 à 42. Il a également instruit le BINUH, selon la tribune, d’assurer que la section des droits de l’Homme ait une expertise en matière de lutte contre la violence sexuelle et basée sur le genre. C’est en ce sens qu’il a chargé le BINUH, conjointement avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), d’appuyer le gouvernement pour assurer la coordination de l’assistance internationale à travers un Fonds Commun dédié à la sécurité en Haïti.

Ce Fonds Commun, nouvellement créé, devrait permettre de renforcer les capacités de la PNH pour poursuivre son développement institutionnel, en ciblant des aspects clés de son fonctionnement, et atteindre à terme les standards internationalement reconnus de police, a fait savoir le BINUH.

Quelles sont les attentes du Conseil de sécurité sur le plan politique ?

Toujours selon la tribune, le Conseil de sécurité a insisté sur l’urgence de parvenir, avec l’appui du BINUH, à un accord vers un processus politique permettant l’organisation d’élections inclusives, pacifiques, libres, justes et transparentes, dès que les conditions de sécurité et les préparatifs logistiques le permettent. Ce processus doit être dirigé et pris en charge par les Haïtiens eux-mêmes. Pour la première fois, le Conseil de sécurité a demandé au gouvernement haïtien de lui présenter une mise à jour sur les progrès effectués en ce sens, au plus tard le 17 octobre de cette année.

Que fera le BINUH pour aider le gouvernement à lutter contre la violence des gangs ?

Le BINUH affirme qu’il n’a pas de composante militaire ni de police pour combattre les gangs. Il n’est pas non plus mandaté pour mener des opérations de maintien de l’ordre. Sans se substituer au gouvernement, à qui incombe la responsabilité d’assurer la sécurité dans le pays, les conseillers du BINUH vont continuer leur travail de renforcement des capacités de la PNH. Ils vont aussi l’appuyer dans l’élaboration de politiques et approches inclusives visant à réduire la violence communautaire.

L’augmentation du nombre de conseillers en matière policière et pénitentiaire va contribuer à répondre aux besoins de la PNH pour mener des enquêtes criminelles, gérer ses ressources humaines et renforcer son intégrité et son professionnalisme tout en continuant l’appui à la réforme de l’administration pénitentiaire.

Aussi, le Conseil de Sécurité demande au BINUH de collaborer avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et d’autres agences onusiennes compétentes pour soutenir les autorités haïtiennes dans la lutte contre le trafic et le détournement d’armes, et contre les flux financiers illicites. Il charge également le BINUH de soutenir les initiatives des autorités pour améliorer la gestion et le contrôle des frontières et des ports, peut-on lire dans cette tribune.

Le BINUH rappelle que le Conseil de sécurité a exigé la cessation immédiate de la violence en bande organisée et des activités criminelles. Dans ce contexte, il s’est déclaré disposé à prendre, dans les 90 jours suivant l’adoption de la résolution, des mesures appropriées, selon qu’il conviendra.Ces mesures pourraient inclure le gel des avoirs ou des interdictions de voyager ciblant ceux qui participeraient à la violence en bande organisée et à des activités criminelles ou à des atteintes aux droits humains ou qui appuieraient de tels actes, ou encore agiraient de manière à compromettre la paix, la stabilité et la sécurité.

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