Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, a présenté mercredi au Congrès américain son projet de cryptomonnaie, la libra. Une monnaie virtuelle qui est sous le feu des critiques aux États-Unis et dans le reste du monde.
Mark Zuckerberg s’est montré hésitant face aux élus américains de la Commission parlementaire des services financiers du Congrès, auprès desquels il a tenté mercredi 23 octobre de défendre son projet de monnaie numérique, connue sous le nom de libra.
« Clairement, nous n’avons pas encore verrouillé exactement comment cela va fonctionner », a admis le patron de Facebook mercredi lors de l’audience, et s’est montré ouvert à la possibilité de réviser son projet s’il ne parvenait pas à obtenir tous les feux verts nécessaires.
Alors que la libra essuie un feu nourri d’attaques de la part des régulateurs, le PDG du géant des réseaux sociaux a répondu à de nombreuses questions et accusations sur cette cryptomonnaie, censée offrir à partir de 2020 un nouveau mode de paiement en dehors des circuits bancaires traditionnels. La Libra devrait permettre d’acheter des biens ou d’envoyer de l’argent aussi facilement qu’un message instantané.
« L’objectif de la Libra c’est d’abord de construire un système de paiement mondial, plus qu’une monnaie », a précisé Mark Zuckerberg. Un tel système pourrait être simplement fondé sur une monnaie existante, mais serait beaucoup moins ambitieux qu’une nouvelle monnaie adossée à un panier de devises.
Interrogé sur la possibilité de relier la libra uniquement au dollar américain, Mark Zuckerberg a répondu que « la communauté (de partenaires) était divisée sur cette question ».
Il a concédé que ce serait plus simple du point de vue des régulateurs, mais que la nouvelle monnaie serait « peut-être moins bien accueillie dans certains endroits si elle était basée à 100 % sur le dollar ».
Une menace pour la souveraineté monétaire des États
Il a répété à plusieurs reprises que la libra, gérée par une association indépendante (composée d’entreprises et organisations à but non lucratif), ne serait pas lancée avant d’avoir obtenu tous les feux verts nécessaires des régulateurs.
Plusieurs élus ont cherché à savoir jusqu’où il était prêt à aller pour mener à bien son projet. « L’association Libra est séparée de Facebook. Si je vois que nous n’arrivons pas à continuer en accord avec les principes que j’ai établis, alors Facebook se retirera du projet », a précisé Mark Zuckerberg.
Le projet fait face à des critiques prononcées voire des rejets complets de la part de nombreux gouvernements dans le monde, qui y voient une menace pour la souveraineté monétaire des États, et ne font pas confiance au plus grand réseau social du monde sur sa capacité à protéger les données personnelles.
France24