L’ancienne première dame Martine Moïse et l’ancien premier ministre a.i Claude Joseph dans le Nord pour commémorer l’assassinat de l’ancien président et réclamer justice
A l’initiative de l’ancienne première dame et certains Jovenelistes, une messe a été célébrée ce jeudi 7 juillet en mémoire du chef d’État haitien lâchement assassiné à son domicile. Martine Moïse qui, dans un communiqué, avait rejeté l’invitation du gouvernement en déclarant que sa famille « ne comptait, en aucun cas, assister aux activités commémoratives prises en charge par l’Etat haïtien », a été présente à cette célébration organisée au Cap Haïtien, entourée de ses deux enfants et d’autres proches.
C’est dans une atmosphère morose que s’est déroulée cette commémoration rythmée de discours les uns plus poignants que les autres, mais avec tous un seul dénominateur commun, une soif de justice qui s’accroît de plus en plus. Une année après ce triste assassinat, la douleur est toujours aussi grande.
Cette commémoration selon l’ancienne première dame, est une occasion pour les proches et sympathisants de son défunt mari de lui exprimer leur amour pour tout le travail qu’il a effectué pour le pays. « Votre présence ici ce matin témoigne de votre indignation face à cet acte terrible et révoltant commis par les mercenaires Colombiens avec la complicité des haïtiens. »
Martine Moïse a profité de cette occasion pour revenir sur cet événement terrible qui a eu lieu dans la nuit du 6 au 7 juillet et duquel elle a échappé de justesse « cette nuit là ‘était pour moi et mes enfants une nuit très noire, sombre et pleine de terreur », s’est souvenu Martine Moïse qui a déclaré que Jovenel Moïse a été tué parce qu’il a refusé de se laisser corrompre.
L’ancienne première dame déplore par ailleurs qu’une année plus tard l’insécurité, le kidnapping et la misère minent le pays tandis qu’on faisait croire au peuple que Jovenel Moïse était la raison de tous ses maux. « 12 mois plus tard, le peuple découvre qu’ils ( les détracteurs de Jovenel Moïse) n’avaient aucun plan pour lui. Ils ont beaucoup investi pour te tuer et 12 mois plus tard, on comprend l’ampleur du complot dont tu as été victime. »
Malgré le fait que l’enquête sur ce dossier soit encore au point mort, Martine Moïse continue de croire que la justice triomphera. Celle qui a accusé l’actuel premier ministre Ariel Henry en rappelant, dans un communiqué, « que les enquêtes judiciaires avaient fait mention des éléments compromettants sur l’implication présumée du chef du gouvernement haïtien dans la planification dudit complot », signale cependant qu’il faudra faire preuve de courage pour ne pas se laisser intimider afin que justice soit rendue à Jovenel Moïse.
« Cela fait 12 mois depuis que tous les projets lancés par Jovenel Moïse ont été interrompus, 12 mpis depuis que l’on constate un sabotage de la justice afin que justice ne soit pas rendue. Oui, Justice sera rendue! Mais à une seule condition. Que nous fassions preuve de courage, de persévérance et d’un esprit vigilant. »
De son côté, l’ancien premier ministre a.i Claude Joseph qui dit mener une lutte afin que justice soit accordée à celui qu’il considérait comme un grand frère, a vanté les mérites du défunt ainsi que la bonne relation qu’ils entretenaient tous les deux. « Le président Jovenel Moïse a été pour moi plus qu’un ami, c’était quelqu’un qui a cru en ma loyauté et mes compétences », a déclaré l’ancien ministre des affaires étrangères et des cultes.
Selon le Dr Claude Joseph, Jovenel Moïse a été doublement assassiné. « Durant les quatre ans et six mois qu’il a passés au pouvoir, ils ont assassiné son caractère en le dénigrant et en racontant toutes sortes de mensonges à son sujet. Un travail auquel se sont adonnés malheureusement même ceux qui étaient censés être ses proches et alliés « , a ajouté Claude Joseph tout en mettant en garde contre les faux défenseurs de la cause de Jovenel Moïse qui apparaîtront dans les jours à venir.
Claude Joseph a aussi assuré à Martine Moïse qu’elle avait le soutien total et inconditionnel des vrais alliés de Jovenel Moïse et l’appelle à ne pas se laisser intimider et à faire preuve de courage tout comme son feu mari. « De toute ma vie, je n’ai jamais rencontré d’hommes aussi animés de courage que comme l’a été Jovenel Moïse, puisse cela nous inspirer dans la lutte que nous menons. »
Le 7 juillet 2021, une terrible nouvelle a réveillé le pays. Jovenel Moïse, 58ème président de la nation, est retrouvé mort chez lui à Pèlerin 5, abattu d’une douzaine de balles par un commando. Tandis qu’on commémore, un an plus tard, le premier anniversaire de cet assassinat qui a plongé le pays dans l’incertitude, l’enquête stagne et les questions fondamentales restent encore sans réponse.