Me Mécène Jean-Louis, président désigné par l’opposition, critique le changement de la constitution de 1987 annoncé par le président Jovenel Moïse.
Me Joseph Mécène Jean Louis, le président désigné de la Transition de rupture, dans un message au peuple Haïtien, à l’occasion de ce 29 mars qui marque le trente-quatrième anniversaire de la constitution de 1987, s’est positionné contre le changement de la constitution annoncé par le chef de l’État.
Parlant de la constitution, il a souligné qu’elle a « scellé un acte solennel pour le respect de notre Haute Dignité humaine, pour l’adoption du pluralisme politique, pour l’inviolabilite des droits de toutes les haitiennes et de tous les haïtiens de pouvoir vivre libres, en toute sécurité, en paix avec les chances égales d’accès au bien-être global. »
« C’était la consécration de la norme fondamentale par laquelle vous avez institué les pouvoirs de l’Etat, déterminé leurs attributions et les modalités de leur collaboration, fixé les droits inaliénables des citoyens et les obligations qui en découlent », a-t-il indiqué en traitant la Constitution de 1987 comme un « contrat collectif impérativement valide entre les gouvernants et les gouvernés pour la concorde sociale, la stabilité étatique, la garantie du développement économique. »
Toutefois, Me Mécène Jean-Louis croît que ce « contrat ne peut être rompu ni modifié par la seule volonté ni les caprices autoritaires d’un usurpateur. Quand cette mésaventure terrifiante se produit, les troubles sociaux s’enchaînent, la répression féroce contrarie l’exercice des libertés individuelles, les institutons publiques sont désorganisées et l’Etat se trouve alors menacé de disparition. »
Situation générale du pays
Par ailleurs, le président désigné de la transition a fait savoir que « la nation est disloquée et minée par des dissensions dont certaines sont entretenues par un esprit politicien retors, égocentrique et méchant. Elle court les plus graves dangers de son existence sous la menace d’une dictature aveugle, insatiable de sang et de chairs sacrificatoires. »
« On peut toujours vouloir réprimer, torturer, assassiner. Mais l’intime conviction populaire, quand elle s’enracine dans des principes cardinaux de défense des droits humains, de l’ordre public et de la protection sociale généralisée, ne peut être vaincue ni renversée par les armes, ni par la foudre autoritaire. L’autoritarisme est anachronique « , a déclaré le président désigné.
Il a félicité les citoyens qui descendent dans les rues massivement à travers le pays pour signifier avec force et détermination que la dictature est inacceptable. Car elle est source de mauvaise gouvernance, de corruption, de vols, de crimes financiers, de viols, d’assassinats, de destructions institutionnelles,de perversion sociale et de toutes autres activités criminelles de toutes sortes.
En savoir plus:
29 Mars 1987: la Constitution de 1987 est approuvée par le peuple haïtien