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Menace d’évasion à la prison civile de la Croix-des-Bouquets à l’occasion des fêtes pascales, le RNDDH demande à la DAP de prendre des mesures
Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) dans une lettre ouverte adressée en date du 14 avril au Commissaire Divisionnaire Pierre René FRANÇOIS, Responsable de la Direction de l’Administration Pénitentiaire (DAP) a tiré la sonnette d’alarme sur une possibilité de soulèvement, d’une mutinerie ou même d’une évasion à la prison civile de la Croix-des-Bouquets, le deuxième plus grand centre carcéral du pays.
Pour les défenseurs de droits humains, il ne fait aucun doute que le nombre d’agents affectés à la garde des détenus dans une prison joue un rôle primordial dans la sécurité générale de l’espace. Or, malgré les menaces répétées du gang armé des 400 Mawozo de s’en prendre à la prison civile de la Croix-des-Bouquets et de faciliter l’évasion des détenus, l’effectif des agents n’a pas été révisé à la hausse. Au contraire, le 12 avril 2022, le RNDDH a été choqué de constater que l’effectif déjà insuffisant, a été réduit de moitié, de nombreux agents-tes affectés à ladite prison ayant décidé de ne plus prendre poste, en raison du manque de matériels de fonctionnement.
« En effet, depuis le mois de janvier 2022, les visites de monitoring du RNDDH à cette prison laissaient déjà craindre le pire. Cependant, ayant alors appris que vous aviez été informé de la situation, le RNDDH espérait que vous seriez intervenu afin d’y apporter une amélioration. Mais, après s’être encore rendu à la prison civile de la Croix-des-Bouquets le 25 mars et le 12 avril 2022, le RNDDH a constaté que jusqu’à date, vous ne vous êtes pas encore penché sur la situation de la prison », écrit l’organisation de défense de droit humains.
Aujourd’hui, ajoute le RNDDH, il s’agit de mille quarante-six (1.046) détenus gardés dans l’irrespect total des Règlements Internes des Etablissements Pénitentiaires et qui scandent des Slogans, laissant croire qu’ils ne passeront pas les fêtes pascales en prison.
Dégradation des conditions d’incarcération
La prison n’est pas alimentée en énergie électrique. Elle dispose de panneaux solaires qui n’ont jamais été installés, faute de batteries. Et c’est presque sans surprise que le RNDDH a appris que les frais mensuels alloués pour l’achat du carburant sont insuffisants. Donc, même avec une génératrice en état de fonctionnement, pomper l’eau pour les services journaliers et éclairer le bâtiment relèvent du défi.
L’infirmerie de la prison, non alimentée en médicaments et ne disposant pas de matériels de fonctionnement, n’est d’aucune utilité pour les détenus malades, en dépit de la présence régulière des infirmiers et médecins, totalement impuissants face à cette situation.
Toujours en raison de l’insuffisance d’agents-tes et contrairement aux articles 35 et 42 des Règlements Internes des Etablissements Pénitentiaires, les détenus sont gardés toute la journée en cellules. Ils ne sortent plus pour leur bain. Il a même été rapporté au RNDDH que même lors des extractions judiciaires, les détenus ne se baignent pas avant de se présenter au tribunal.
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