Michèle Duvivier Pierre-Louis, présidente de FOKAL, élevée au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur par la France.
Accompagnée des membres de sa famille, Michèle DUVIVIER PIERRE-LOUIS, en présence des invités triés sur le volet dont le doyen de l’école normale supérieure, Bérard Cenatus, le recteur Jacky Lumarque, Magali Commau Denis, Maryse Penett, Danielle Magloire, Yanick Lahens, a reçu, ce lundi 13 mars, lors d’un cocktail à la résidence de l’ambassadeur de France en Haïti, des mains du diplomate français, Fabrice Mauriès, l’insigne de la Légion d’Honneur, l’élevant ainsi au grade de Chevalier.
Soulignant qu’il lui a été difficile de trouver par où commencer son discours en raison de la situation difficile dans laquelle se trouve le pays, l’ambassadeur Mauriès précise qu’il a finalement opté pour des paroles prononcées par Mme Duvivier Pierre Louis présidente de la FOKAL, au colloque « Haïti : Littérature et civilisation », tenu au collège de France à Paris pour commencer, dit-il, par une note optimiste et mettre en relief l’espoir que constitue son parcours si riche.
“Les grandes étapes de votre riche parcours personnel et professionnel illustre cette double dimension: celle d’une actrice politique du changement qui a assumé cette responsabilité à la tête de l’État mais aussi de militante lucide et généreuse de la société civile qui n’a cessé d’agir et de nous alerter pour que dans les domaines politiques, culturels humanitaires Haïti reste un pays de progrès et non régression”, a dit l’ambassadeur français avant d’égrener les grandes lignes de son parcours académique, professionnel et son passage dans la politique.
Avant de lui remettre la légion d’honneur, Fabrice Mauriès a rappelé qu’elle a déjà reçu de nombreux prix pour sa vie dédiée au service des autres à la fois dans la campagne d’alphabétisation dans les années 80, comme professeure à l’Université Quisqueya, et particulièrement aux commandes de la FOKAL qui a été honorée par la bibliothèque du Congrès américain en 2008. Détentrice de deux doctorats honoris causa, l’autrice est aussi récipiendaire du Prix Yoko Tada Foundation for Human Rights et membre du haut conseil de médiation de l’ONU, sur recommandation de Antonio Guterres.
Le diplomate rappelle que la présidente de la FOKAL est un partenaire privilégié de la France notamment du service culturel et de coopération ou de l’agence française de développement. Il a toutefois tenu à préciser le sens de cette cérémonie pour faire passer un message, dans le contexte extrêmement inquiétant que connait le pays, alors que certains évoquent des risques d’une guerre civile, le pays a besoin de personnalités comme Mme Duvivier Pierre Louis qui mettent au cœur du projet national l’intérêt général, la reconstruction des institutions et le souci du compromis et du dialogue.
Après lui avoir remis l’insigne de Chevalier de la Légion d’honneur au nom du président français, Emmanuel Macron, sous les applaudissements de l’assistance, tout sourire, Michèle Duvivier Pierre-Louis, présidente de la FOKAL a remercié l’ambassadeur et précisé qu’elle ne reçoit pas cette distinction uniquement en son nom personnel mais elle l’associe à tous ceux qui l’ont aidée, accompagnée, épaulée, conseillée souvent en toute gratuité tout au long de sa vie, ses parents d’abord et sa grande famille élargie de Jérémie et ses proches.
“Monsieur l’ambassadeur quand vous m’avez informé que j’allais recevoir la Légion d’Honneur, la plus haute distinction honorifique de la France, passé l’effet surprise, je me suis mis à réfléchir au temps que nous vivons, ici et ailleurs, plus qu’ici qu’ailleurs; puisse qu’ici c’est le lieu, l’espace aussi tenu soit-il, où notre engagement cherche à atténuer les effets des images et les voix de la violence banalisée de notre quotidien. Et si nous n’échappons au grondement du monde et à ses soubresauts nous prenons tout à fait la mesure qui nous atteigne parfois indirectement, souvent de manière plus sourd, plus insidieuse”, dit-elle.
Michèle Duvivier Pierre-Louis, présidente de la FOKAL, a ensuite fait savoir comment elle a pris contact avec la France, la langue française. À travers les livres. La littérature. Elle a parlé des auteurs français, et du monde qui ont marqué leur temps. Et, cité les anciens auteurs et actuels auteurs haïtiens qui continuent d’alimenter notre culture.
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