Mme La Lime poursuit le plaidoyer pour le déploiement d’une force internationale spécialisée en Haiti, comme l’a demandé le gouvernement en octobre. Elle a reçu le support de l’ambassadeur d’Haïti auprès de l’ONU, Rodrigue Antonio.
La Représentante Spéciale du Secrétaire Général, et cheffe du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti, Helen La lime, dans une intervention devant le conseil de sécurité, ce mardi 24 janvier, a insisté sur la violence liée aux gangs qui a atteint des niveaux jamais vus depuis des décennies. Les meurtres et les enlèvements, selon elle, ont augmenté pour la quatrième année consécutive : 1 359 enlèvements ont été enregistrés en 2022, soit plus du double de ceux enregistrés en 2021.
Un rapport à venir du BINUH a établi que les guerres de territoire impliquant deux coalitions de gangs, à savoir le G9 et le G-Pep, ont atteint un niveau sans précédent dans plusieurs quartiers de Cité Soleil. Cette violence s’inscrit, ajoute-t-elle, dans des stratégies bien définies de ces gangs qui ont de plus en plus recours à l’assassinat délibéré d’hommes, de femmes et d’enfants par des tireurs d’élite postés sur les toits, conçues pour soumettre les populations et étendre le contrôle territorial.
Comme le secrétaire général, Antonio Guterres, elle s’est référée au Consensus national et les sanctions qui sont deux développements importants qui peuvent contribuer de manière significative à la sortie de crise et aider à soulager des souffrances indicibles de la population. « Ils offrent une voie claire vers la restauration de la démocratie et de la légitimité. Le troisième élément qui renforcera à la fois la PNH et ces développements est le déploiement d’une force internationale spécialisée, comme l’a demandé le gouvernement en octobre », a indiqué Mme La Lime.
Pour sa part, l’ambassadeur d’Haïti auprès de l’ONU, Rodrigue Antonio qui a salué au nom du Gouvernement le travail du Comité des sanctions et du groupe d’experts qui d’ailleurs doit se rendre en Haïti très prochainement a dit embrasasser l’appel du secrétaire général de l’ONU pour le déploiement d’une force armée spécialisée dans le pays.
« Nous n’avons cessé de le répéter ici que l’heure est grave. Il nous faut beaucoup plus d’actions. Il n’y a pas de place pour la lassitude. Nous avons une obligation d’agir vite. Nous nous félicitons des efforts déployés par les membres du Conseil sur la situation en Haïti et nous profitons de cette opportunité pour les encourager à œuvrer davantage, en vue d’aboutir à un consensus concernant l’appel du 7 octobre 2022 du Gouvernement à la communauté internationale, au déploiement immédiat d’une force internationale spécialisée pour renforcer les efforts de la Police Nationale d’Haïti (PNH), afin de lutter contre les gangs.
C’est un impératif du moment. Car, il s’agit de maitriser les gangs armés, rétablir l’ordre et la paix par l’exécution d’un plan national de sécurité. Il n’y a plus de délai et la situation sécuritaire risque de s’aggraver chaque jour, au désarroi d’un peuple en détresse qui souffre amèrement. Ne pas agir c’est ne pas pénétrer la profondeur de la crise », a-t-il dit.
Toutefois, la Représentante Spéciale du Secrétaire Général, et cheffe du Bureau Intégré des Nations Unies en Haïti, avance que la PNH reste une priorité pour le gouvernement, avec une augmentation de près de 50 % de l’allocation budgétaire pour l’année en cours, qui passe à 162 millions de dollars. Le mois dernier, la 32e classe de cadets a fait son entrée . La police, a-t-elle renchéri, utilise les véhicules blindés qu’elle a achetés, et qui continuent d’arriver en Haïti, pour lancer des opérations contre les gangs dont certaines sont plus réussies que d’autres. Mais le défi reste de maintenir et de consolider les gains obtenus après les opérations.
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