Alors que le mandat d’une dizaine de sénateurs arrivent à terme le 13 janvier, le Sénateur Nènel Cassy, dans un message à l’occasion du 216e anniversaire de l’indépendance d’Haïti, demande à ses collègues de quitter leur fonction selon les prescrits constitutionnels.
« Je désire faire appel au bon sens des autres collègues, il est encore temps d’écouter ceux que nous représentons et d’effectuer les bons choix. En effet, au deuxième lundi de janvier, il sera du devoir de tout sénateur, respectueux de l’ordre institutionnel, de plier bagage afin de ne laisser subsister aucun embryon de Sénat », a déclaré l’élu des Nippes.
S’il n’est pas fier du bilan de cette législature qui a raté sa mission, selon ses dires, l’opposant farouche du pouvoir de Jovenel Moïse, en revanche, salue la bataille menée par ses collègues ainsi que d’autres élus de l’opposition.
« Je voudrais exprimer, avant toute autre chose, tout le respect que j’éprouve pour mes collègues sénateurs, particulièrement les sénateurs Ricard Pierre, Antonio Chéramy et Évallière Beauplan ainsi qu’à l’endroit de tous les députés, maires, asecs, casecs et dirigeants de l’opposition politique. Depuis la mort de Jean Jacques Dessalines, jamais aucun homme d’Etat n’avait osé s’attaquer au système néocolonialiste en place. Le paysage politique haïtien a été jonché de dirigeants qui ont préféré défendre leurs intérêts mesquins au détriment des plus faibles qu’ils sont censés représenter » a-t-il avancé.
Saluant la détermination de la population, le travail des organisations de défense des droits humains en 2019, entre autres, Nènel Cassy croit que 2020 doit être l’année de la récolte annonciatrice d’une nouvelle ère vers le progrès et le développement d’Haïti.
L’opposant politique estime que le pays est prêt à regagner les rues pour exiger la satisfaction de ses revendications à savoir le départ immédiat et ordonné de Jovenel Moïse, le procès des dilapidateurs des fonds Petro-Caribe, la tenue d’une conférence nationale souveraine, entre autres.
Aussi il en a profité pour lancer un appel à la poursuite de la mobilisation à tous les secteurs de la vie nationale, à la jeunesse, au secteur des affaires, aux regroupements de professionnels, aux paysans, aux femmes, aux membres de la société civile, aux rescapés du pouvoir en place. Ce, dans l’objectif d’arriver à la rupture totale et définitive avec ce système.
Il a également tenu à mettre en garde la frange de la communauté internationale qui soutient encore le président Jovenel Moïse. « À ceux qui se disent amis d’Haïti, mais qui continuent de supporter un dictateur accusé d’être au centre de plusieurs scandales de corruption, je veux rappeler que l’inéluctable départ de Jovenel Moïse est une décision sans appel du véritable souverain, le peuple haïtien », a-t-il martelé.