Nicolas Sarkozy, l’ancien président français jugé pour corruption
Nicolas Sarkozy, 65 ans, premier ex-président de la France moderne à se retrouver sur le banc des accusés. Avant lui, en 2011, l’ancien président, Jacques Chirac, avait été jugé et condamné à deux ans avec sursis pour détournement de fonds publics
L’ancien président français, Nicolas Sarkozy a comparu dans l’affaire dite des « écoutes » aux côtés d’un ami avocat et d’un ancien haut magistrat.
Il a été jugé pour corruption et trafic d’influence, pour avoir prétendument tenté de corrompre un magistrat en échange d’informations sur l’enquête.
Connue sous le nom d' »écoutes téléphoniques », cette affaire est née des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 de l’ex-président, un autre dossier qui menace Nicolas Sarkozy.
Les appels téléphoniques entre M. Sarkozy et M. Herzog ont donc été mis sur écoute en 2013-2014 et les juges ont découvert, début 2014, que Sarkozy utilisait une ligne secrète pour communiquer, sous le pseudonyme « Paul Bismuth », avec son avocat Thierry Herzog.
Selon l’accusation, des bribes de conversation ont révélé que M. Sarkozy et l’avocat Thierry Herzog ont cherché à corrompre Gilbert Azibert en lui offrant un poste prestigieux à Monaco en échange d’informations sur cette enquête. En contrepartie, ce haut magistrat a fourni des informations couvertes par le secret sur une procédure engagée par l’ex-chef d’État devant la Cour de cassation en marge de l’affaire Bettencourt.
De son côté, l’ancien chef d’Etat français nie tout en bloc. « Gilbert Azibert n’a rien obtenu, je n’ai fait aucune démarche [en son nom] et j’ai été rejeté par la Cour de cassation », a déclaré M. Sarkozy en 2014, se référant à sa bataille pour se disculper.
Nicolas Sarkozy est « concentré, combatif et déterminé », a indiqué l’entourage de l’ancien chef de l’Etat à la veille de ce rendez-vous judiciaire majeur. « Ce n’est pas une confrontation, ce n’est pas un combat contre les juges ni un combat politique mais le combat pour la vérité. Nicolas Sarkozy a toujours été respectueux de l’institution judiciaire. La seule chose qui lui importe, c’est la vérité. »
Nicolas Sarkozy n’a eu de cesse de dénoncer une instrumentalisation politique de la justice, multipliant les recours. La validation des écoutes en mars 2016 par la plus haute juridiction judiciaire avait constitué une défaite majeure pour l’ancien président, qui estime que la retranscription d’échanges entre un avocat et son client est illégale. Cette question sera à nouveau discutée dès le début du procès.
Une enquête contestée du parquet national financier (PNF) risque aussi d’enflammer les débats. Classée sans suite en 2019, près de six ans après son ouverture, elle visait à identifier la « taupe » qui aurait informé Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog que leur ligne « Bismuth » était « branchée ».
Retiré de la politique depuis sa défaite à la primaire de la droite fin 2016, Nicolas Sarkozy encourt dix ans de prison et un million d’euros d’amende pour corruption et trafic d’influence, comme ses co-prévenus – jugés en sus pour violation du secret professionnel.
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