Plusieurs milliers d’haïtiens ont manifesté lundi contre la dictature et le projet de référendum constitutionnel du pouvoir en place.
A l’appel de l’opposition plurielle et des acteurs de la société civile, des milliers de manifestants ont gagné les rues de Port-au-Prince et de Delmas les dimanche 28 et lundi 29 mars pour dire non au projet de référendum constitutionnel du président Jovenel Moïse. Ils ont aussi demandé le respect de la constitution de 1987 surtout l’article 134.2 qui sonne la fin du mandat du président Moise.
Sur les parcours, les manifestants ont arraché les affiches du gouvernement qui font promotion du référendum pour une nouvelle constitution, dressé des barricades enflammées, affronté les forces de l’ordre. Certains d’entre eux ont scandé des propos hostiles au pouvoir en place accusant Jovenel Moise de basculer le pays dans la dictature.
Dans des villes de province, dont Jacmel, Saint-Marc, la situation a été la même. Des gens sont descendus dans les rues pour protester contre le pouvoir en place.
D’après les manifestants, l’avant projet de constitution vient d’un président décrié, dont le mandat a pris fin depuis le 7 février 2021, selon de nombreux secteurs importants de la société haïtienne. Ils ont été très critiques envers les Nations-Unies (ONU), à travers sa mission actuelle en Haïti (BINUH), qui est en train de travailler de concert avec le comité mis en place par le président pour rendre effectif ce projet au mépris des principes fondateurs de l’ONU.
Deuxième journée de manifestation
Comme annoncé pour une deuxième journée, la capitale haïtienne a connu lundi 29 mars, une nouvelle manifestation. Les militants ont à nouveau foulé le macadam lundi pour exiger le respect de la Constitution de 1987 et se prononcer contre ce qu’ils appellent la volonté du président de la République d’instaurer une dictature dans le pays.
Ils étaient plusieurs milliers à tirer à boulet rouge sur le pouvoir en place qui selon eux, souhaite à tout prix imposer une constitution dite préfabriquée au peuple haïtien sans son consentement et sa participation. Ils ont sillonné plusieurs rues de Port-au-Prince avant d’aboutir au Champ de mars, non loin du palais national.
Ces protestataires ont également dénoncé une frange de la communauté internationale qui, disent-ils, supporte et cautionne les dérives de Jovenel Moïse à la tête du pays. Pour eux, le mandat du président a pris fin le 7 février et depuis, ce dernier fonctionne dans l’illégalité la plus totale, poursuivent-ils.
Troisième journée : hommage aux policiers victimes
La mobilisation du lundi 29 mars fait partie du calendrier de 3 jours annoncé par la société civile et l’opposition politique. Plusieurs leaders issus de ces deux entités ont été remarqués dans les rues. Pour la troisième journée, ces structures organisent une cérémonie d’hommages aux policiers et policières victimes dans l’exercice de leurs fonctions à l’hôtel Le Plaza.
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