Une importante réunion a lieu ce jeudi 3 octobre à Miami entre la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis Nancy Pelosi, la congresswoman démocrate Frederica Wilson et certains des leaders les plus influents de la communauté haïtienne du sud de la Floride, rapporte Miami Herald. Les discussions ont porté sur les troubles sociopolitiques qui sévissent en Haïti depuis plusieurs semaines.
Selon le journal, cette rencontre a pris fin avec un message à destination de Washington que Nancy Pelosi est chargée de rapporter: « Les États-Unis doivent cesser de se mêler des affaires internes d’Haïti et le président Jovenel Moïse doit s’en aller ».
Gepsie Metellus, directeur exécutif d’un Centre de services sociaux dans la communauté haïtienne, n’a pas lésiné en s’adressant à Nancy Pelosi et à son homologue Frederica Wilson. «Le peuple haïtien dit : « […], laissez-nous diriger nous-mêmes notre pays. Laissez-nous trouver notre propre voie… soutenons-nous simplement », a-t-il déclaré.
Autre intervention remarquable côté haïtien a été celle d’une militante nommée Carline Paul. S’adressant aux deux membres du Congrès, elle a avancé que, le peuple haïtien ne veut : « Pas d’ingérence. Pas d’expulsion [TPS] après le 20 janvier, plus de soutien au président Jovenel Moïse en tant que président d’Haïti ». Des propos rapportés par Jacqueline Charles de Miami Herald.
Pour sa part, Frederica Wilson, qui a accueilli la table ronde, a déclaré que les discussions ont donné matière à réfléchir et qu’une solution devrait être trouvée pour mettre un terme à la crise.
«Nous avons le président d’un pays qui, selon le peuple, est corrompu et vole l’argent qui a été envoyé là-bas … Ils [les Haïtiens] n’ont pas accès à du carburant. Ils protestent dans les rues et nous devons trouver une solution pour mettre fin aux manifestations ou nous devons trouver un moyen de destituer le président. C’est aussi simple que cela » a-t-elle écrit sur son compte Twitter.
Autre fait remarquable. Nancy Pelosi n’a fait aucune promesse mais a déclaré qu’elle a pris note des préoccupations de l’assistance. « Elle a dit avoir entendu que les panélistes souhaitent que les Haïtiens prennent leurs propres décisions et elle a noté que l’aide des États-Unis n’intervenait pas toujours » rapporte le journal floridien. La réunion, selon ses dires, a jeté une lumière sur la situation actuelle en Haïti, qui n’a pas eu beaucoup d’attention.