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L’ONU invite tous les États à ne pas renvoyer les ressortissants haïtiens en Haïti
L’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) a, dans un communiqué publié ce jeudi 3 novembre, appelé les États à s’abstenir de renvoyer de force les ressortissants haïtiens en Haïti. L’organe des Nations-Unies évoque la crise humanitaire et sécuritaire qui sévit dans le pays.
Dans son plaidoyer, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme soutient que les violations systématiques des droits et la violence armée incessante ont précipité Haïti dans sa « pire situation des droits de l’homme et humanitaire depuis des décennies ».
« Face à cette situation très préoccupante, je lance un appel à tous les États pour qu’ils soient solidaires de Haïti et les exhortent à ne pas renvoyer de force les Haïtiens vers ce pays extrêmement fragile », a déclaré le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi.
M. Grandi a indiqué en outre que « le renvoi forcé de personnes vers un endroit où elles risquent d’être persécutées, torturées ou de subir d’autres dommages graves ou irréparables équivaudrait à un « refoulement », ce qui est explicitement interdit par le droit international des réfugiés et des droits de l’homme ». « Le droit international interdit également les expulsions collectives et la détention arbitraire qui y est associée », a-t-il expliqué.
Par ailleurs, l’agence onusienne rappelle aux États que les Haïtiens qui veulent demander une protection internationale doivent avoir accès à des procédures d’asile équitables et efficaces. Elle se dit également « prête à soutenir les gouvernements de toute la région pour assurer le respect des droits des Haïtiens, y compris en aidant à la conception et à la mise en œuvre de dispositifs de protection complémentaires ou d’autres dispositions de séjour légal, le cas échéant ».
Cette prise de position du HCR intervient alors que la République dominicaine a annoncé la semaine dernière l’intensification des déportations de migrants en situation d’irrégularité sur son territoire. Le directeur général de la migration dominicaine Venancio Alcántara avait souligné qu’il entendait faire respecter la loi de son pays. Il avait également assuré que ces déportations se feraient dans le respect des droits de ces migrants.