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La Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales, Fionnuala Ní Aoláin, recommande des moratoires sur les systèmes d’armes létales autonomes et sur l’usage des technologies de reconnaissance biométrique à distance dans les espaces publics
Dans un rapport présenté au Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies le mardi 14 mars 2023, la Rapporteuse spéciale sur la promotion et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales, l’Irlandaise Fionnuala Ní Aoláin, a plaidé pour des moratoires sur les systèmes d’armes létales autonomes et sur l’usage des technologies de reconnaissance biométrique à distance dans les espaces publics.
Dans son rapport intitulé « Impacts du développement, de l’utilisation et du transfert de nouvelles technologies dans le contexte de la lutte contre le terrorisme et de la lutte et de la prévention de l’extrémisme violent sur les droits de l’homme », la juriste et docteure en droit a souligné que le monde est conscient des risques posés par les nouvelles avancées technologiques, en particulier celles développées dans le but déclaré de faire progresser la sécurité et de lutter contre le terrorisme.
Mme Fionnuala Ní Aoláin a présenté trois tendances qui caractérisent l’utilisation des nouvelles technologies dans la lutte contre le terrorisme : l’utilisation du terrorisme comme justification politique pour adopter des technologies à haut risque, l’absence d’analyse et de pratique cohérentes des droits de l’homme dans la mise au point, l’utilisation et le transfert de nouvelles technologies et le passage prévisible et insidieux de l’utilisation exceptionnelle initiale de nouvelles technologies dans des contextes de sécurité étroits à une utilisation générale.
Face à cette situation, la Rapporteuse spéciale a notamment recommandé un moratoire sur la vente, le transfert et l’utilisation des systèmes d’armes létales autonomes le temps d’œuvrer à une interdiction totale. « La réglementation de l’intelligence artificielle ne doit faire l’objet d’aucune exemption au titre de la sécurité nationale », a-t-elle martelé, avant de plaider également pour un moratoire sur l’usage des technologies de reconnaissance biométrique à distance dans les espaces publics.