Le président vénézuélien Nicolas Maduro a proposé dimanche du «pétrole contre des vaccins» alors que son pays, qui fait l’objet de sanctions économiques touchant notamment le secteur pétrolier, fait face à une deuxième vague de coronavirus.
Au Venezuela, le président Nicolas Maduro a proposé dimanche soir un système « pétrole contre vaccins », écho au programme « pétrole contre nourriture » de l’ONU pour l’Irak en 1990. Le pays, jusque-là plutôt préservé, subit une deuxième vague plus dure que la première à cause notamment du variant brésilien qui déferle sur le territoire.
« Le Venezuela a des pétroliers, a des clients prêts à nous acheter du pétrole. Il consacrerait une partie de sa production pour obtenir les vaccins dont il a besoin. Du pétrole contre des vaccins! », a-t-il lancé à la télévision publique.
Le Venezuela et sa compagnie pétrolière PDVSA font l’objet de sanctions économiques internationales notamment de la part des Etats-Unis qui veulent évincer du pouvoir Nicolas Maduro, dont la réélection en 2018 est considérée comme frauduleuse par une partie de la communauté internationale. Ancien géant pétrolier, le Venezuela produisait 520 000 barils/jour en février 2021 (chiffres Opep), loin des 3 millions de barils qu’il produisait en 2013. La chute de la production est antérieure aux sanctions mais le pays a désormais de grandes difficultés pour le commercialiser en raison de celles-ci.
Le Vénézuéla a lancé en février une campagne de vaccination contre la COVID avec les vaccins russe Spoutnik V et chinois Sinopharm et doit en outre recevoir 60 000 vaccins cubains. Il avait auparavant réservé entre 1,4 et 2,4 millions de doses de ce vaccin à travers le dispositif Covax de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour les pays les plus démunis. Aucun de ces vaccins n’est arrivé en raison d’un problème de dettes du Vénézuéla envers l’OMS, et le président Maduro tente depuis des semaines de débloquer des fonds gelés pour régler le litige.
La pandémie a fait au moins 2’784’276 morts dans le monde depuis que le bureau de l’OMS en Chine a fait état de l’apparition de la maladie fin décembre 2019, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles. Plus de 127’085’080 cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l’épidémie. Les Etats-Unis sont le pays le plus endeuillé avec 549.306 morts, devant le Brésil (312.206), le Mexique (201.429), l’Inde (161.552) et le Royaume-Uni (126.573).
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