Haïti: Pour une meilleure gestion opérationnelle et communicationnelle de la pandémie du COVID-19
Il est à constater, malheureusement, que l’administration Moïse-Jouthe est en train de faire, actuellement, une mauvaise gestion de la pandémie du coronavirus (COVID-19), tant sur la plan stratégique qu’opérationnel, plus spécialement à l’angle de communication. Si rien n’est fait en urgence pour rectifier le tir, la situation sera, pour le moins, catastrophique.
La nation étant en danger, devant une telle réalité, elle a besoin de la contribution de toutes ses filles et de tous ses fils pour venir à sa rescousse : sans polémique ni politicaillerie. Ainsi, en ma qualité de professionnelle de la communication et patriote, je m’en voudrais de faire silence en la circonstance.
En temps de crise, la communication, à l’échelle d’une institution ou d’un pays, a pour objectif principal classique de rassurer sa cible afin qu’elle puisse adopter les comportements les plus aptes à faciliter un dénouement plus ou moins heureux de la situation.
Ce qui fait, qu’en Communication de crise, on n’est pas obligé de tout dire, alors qu’on doit toujours avoir quelques choses à dire pour informer afin de « rassurer » ou, tout simplement, pour créer une certaine proximité avec la cible. Surtout quand cette dernière, la population dans le cas d’Haïti, est devenu septique, rebelle, ou facile à être en panique facilement parce que victime, trop souvent, de tromperies et de mensonges de la part des porteurs / porteuses officiels-les de messages.
La communication est un levier indispensable dans la gestion d’une crise. Les autorités visionnaires le savent et actent toujours, en temps de crise, à la fois avec humanité et sens de responsabilité : épines dorsales de la démocratie.
Dans le cas d’Haïti, qui nous concerne spécifiquement, les dirigeants-es doivent trouver les moyens rapides et efficaces pour prouver à la population leur volonté et leur capacité à gérer la situation. Il y va sans dire que les stratégies et outils de communication dans de telle situation doivent être appropriés, utilisés à bon escient, afin d’éviter toute confusion et aggravation de la situation : sous l’ombrelle du bannissement de l’improvisation.
Pour contrecarrer efficacement l’effet du COVID-19 au sein de notre population, le gouvernement haïtien devrait donc opter pour une communication intelligente, rapide, informative, cohérente, rassurante et authentique (pas de copie-collée ou de formule toute faite). Cette communication ne doit nullement être en collusion avec celle du quotidien du gouvernement. Elle doit venir d’une cellule de communication de crise, issue, à mon avis, d’une entité indépendante, représentative des forces vives de la vie nationale : une commission multisectorielle, dans le sens vrai du terme.
La santé étant transversale, le COVID-19 aura, certainement, des retombées touchantes sur tous les compartiments de notre société et va certainement provoquer plusieurs autres crises. D’où la nécessité d’une vraie commission multisectorielle de gestion de la crise avec pour mission l’élaboration et la coordination d’un plan de contingence. Cette commission peut réunir, entre autres, à travers un représentant chacun :
1- Le pouvoir Exécutif ;
2- Le Pouvoir Législatif (du moins le reste du Sénat);
3- Le Pouvoir Judiciaire
4- L’Association des Médecins Haïtiens (AMAH) ;
5- les partis politiques de l’opposition (REF : accords Marriott & Kinam) ;
6- L’Université ;
7- La Presse ;
8- Le Secteur des affaires (à travers ses différentes organisations patronales) ;
9- Religion pour la paix.
Dans de tel cadre, la communication autour du COVID 19, si elle respecte les éléments basiques de cette science, peut avoir, à mon sens, une valeur plus crédible et plus efficace. La communication classique du gouvernement, elle, peut lui servir de relais en plus d’être son partenaire privilégié au niveau stratégique, mais pas au premier plan.
Enfin, par-dessus tout, il est à noter, en lettre capital, que l’efficacité d’une communication bien organisée et bien pensée autour du COVID-19 est subordonnée à la pertinence des actions politiques des gouvernants-es pour faire face à la pandémie.
Natacha Daciné
Communicatrice sociale – Juriste – Citoyenne engagée – Femme politique
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