A la suite de la plainte déposée par l’administration Moïse-Lapin au Parquet de Port-au-Prince contre la Sogener, Danton Léger, l’un des avocats de ladite firme, est monté au créneau pour dénoncer une persécution politique.
« Nous crions à la persécution politique pour la simple et bonne raison que toutes les démarches entreprises par Jovenel Moïse et son équipe ne visent qu’à satisfaire son ego. Ils veulent persécuter Dimitri Vorbe ainsi que les autres responsables de la compagnie » a réagi Me Danton Léger, joint au téléphone par la rédaction de Juno7 ce mardi.
Il croit que ce dossier n’est qu’une sorte de vengeance personnelle. Le fait, dit-il, que des artistes proches des responsables de la compagnie à savoir Don Kato, Izolan, entre autres, se sont positionnés pour le départ du président. « Le président a fait le serment de fermer la Sogener » affirme-t-il.
L’homme de loi rappelle que deux sommations, sans aucune force légale, leur ont déjà été envoyées. « Ce sont des sommations qui ont pour corollaire l’air, le vide et le vent » a-t-il ironisé. Il explique que ces sommations souffrent d’un déficit de forme et de qualité. Car, dit-il, ces sommations devaient provenir de la Direction Générale des Impôts. Constatant l’échec de ces initiatives, ils [Jovenel Moïse et son équipe] sont allés déposer cette plainte au Parquet pour surfacturation.
Concernant cette accusation, l’ancien commissaire du gouvernement la rejette d’un revers de main. « En aucun cas, ils ne peuvent parler de surfacturation dans le cadre de l’exécution du contrat passé en 2006 entre l’État haïtien et la Sogener ».
« Il n’y a pas une seule petite facture soumise par la Sogener après la production des kilowatt-heure d’électricité qui ne soit pas passée au peigne fin, au crible par l’EDH. D’ailleurs même dans le cas d’appareils à partir desquels la Sogener produit de l’électricité, l’EDH en dispose de plus sophistiqués pour qu’elle puisse vérifier nos chiffres. […] Il n’y a rien que la Sogener puisse faire sans l’aval de l’EDH » soutient-il.
Enfin, Me Danton Léger croit savoir comment ce dossier va se terminer. « Maître Jacques Lafontant [le commissaire du gouvernement] peut donner trois traitements à ce dossier. Il peut le classer sans suite ou saisir le cabinet d’instruction. Il peut aussi saisir le correctionnel. Il ne peut choisir le correctionnel car il ne s’agit pas d’un délit. Je crois qu’il choisira le premier et classera le dossier sans suite » avance-t-il, argumentant qu’il s’agit d’une persécution politique et que ce dossier n’a rien de technique.