Insécurité

La plupart des armes à feu et munitions en Haïti proviennent des États-Unis, confirme l’ONUDC

La plupart des armes à feu et munitions en Haïti proviennent des États-Unis, confirme une étude de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).

Une étude publiée par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) le vendredi 3 mars soutient que la crise sécuritaire en Haïti s’est aggravée par la hausse du trafic d’armes que connaît le pays ces dernières années. L’étude souligne également que la plupart de ces armes à feu et munitions proviennent des États-Unis.

Intitulée « Marchés criminels d’Haïti  : cartographie des tendances en matière d’armes à feu et de trafic de drogue », cette étude entend faire la lumière sur le trafic d’armes qui profite aux gangs haïtiens et qui alimente davantage de violence dans le pays, afin d’aider à éclairer les réponses et le soutien au peuple haïtien, selon Angela Me, chef du Service de la recherche et de l’analyse des tendances de l’ONUDC.

Les États-Unis constituent un gros marché d’armes pour Haïti malgré l’embargo qui touche ce dernier

Cette nouvelle étude démontre notamment que la plupart des armes à feu et munitions en Haïti proviennent des États-Unis, et en particulier de Floride. Des armes de calibres de plus en plus élevés, parfois des mitrailleuses lourdes, sont aujourd’hui importées illégalement dans le pays, toujours selon cette étude.

Selon l’ONUDC , les armes de poing vendues entre 400 et 500 dollars dans les points de vente légaux aux États-Unis peuvent être revendues jusqu’à 10.000 dollars en Haïti. « Les fusils de plus grande puissance, comme les AK47, les AR15 et les fusils d’assaut Galil sont généralement plus demandés par les gangs, ce qui entraîne des prix plus élevés », souligne l’étude.

Ces armes, selon l’ONUDC, sont souvent achetées par des hommes de paille dans les États américains ayant de règlementations souples sur les armes à feu. Elles sont ensuite transportées en Floride où un réseau complice, souvent composé de membres de la diaspora haïtienne, se charge de les expédier à partir des ports du sud de l’Etat vers Haïti, cachés dans des conteneurs au milieu d’articles d’importation usuels, fait remarquer l’ONUDC.

Frontières poreuses, manque de ressources humaines et matérielles aggravent la situation

L’étude en question soutient aussi qu’Haïti est remplie de frontières poreuses. Ce qui nuit gravement les capacités de la police nationale, des douanes, des patrouilles frontalières et des garde-côtes.

En outre, l’étude pointe du doigt le manque de ressources et de personnel confronté par les institutions précitées. À titre indicatif, l’ONUDC souligne que le pays compte 181 garde-côtes et un seul navire fonctionnel.

La corruption, l’intimidation permanente illustrée par le saccage de nombreux postes de douane, les départs en chaine de dirigeants sont d’autres problèmes majeurs relevés par l’ONUDC et qui affaiblissent les forces de l’ordre.

Le trafic d’armes et l’insécurité en Haïti sont également alimentés par les détournements, selon l’ONUDC. « En faiblesse de la surveillance et des contrôles, les armes et les munitions sont périodiquement détournées et remises en circulation sur les marchés civils par des policiers ou des employés de sécurité », note l’organisation.

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