En dépit de l’annonce faite mardi par M. Pinera relative à une série de mesures sociales, dont une augmentation du minimum vieillesse, une hausse des impôts des plus riches, et un gel de la hausse de 9,2% de l’électricité, les chiliens restent ferme sur leurs revendications en intensifiant leur mouvement.
Vendredi, ils étaient plus d’un million réunis sur la Plaza Italia à Santiago, devenue l’épicentre du mouvement de contestation,
mettant la pression sur un régime accusé de protéger les intérêts des riches au détriment de la masse. Il s’agit d’une mobilisation historique pour protester contre les inégalités sociales.
«Ce sera probablement le plus grand rassemblement de tous les temps», s’enthousiasmait Francisco Anguitar, 38 ans, un agent de développement en intelligence artificielle, dans le cortège de Santiago. «Nous demandons justice, honnêteté, éthique au gouvernement. Nous ne voulons pas le socialisme, le communisme, nous voulons moins d’entreprises privées, plus d’Etat», a-t-il ajouté.
Le premier effet de cette mobilisation, «c’est que nous n’aurons plus jamais à subir d’abus, plus jamais. Les gens sont prêts à faire le sacrifice, si nous devons tout arrêter pendant une semaine, un mois, nous allons le faire, peu importe ce que cela nous coûte», a déclaré Carlos Lazo, un retraité de 77 ans.
Dans sa première réaction, le président conservateur Sebastian Piñera a dit avoir «entendu le message» délivré par les manifestants.
«La foule, joyeuse et pacifique, défile aujourd’hui, avec des Chiliens qui demandent un Chili plus juste et solidaire, cela ouvre de grands chemins d’avenir et d’espérance», a déclaré le chef de l’Etat sur Twitter. «Nous avons tous entendu le message», a-t-il ajouté.
«J’ai demandé à tous les ministres de remettre leur démission pour pouvoir former un nouveau gouvernement et répondre à ces nouvelles demandes», a déclaré le Président chilien dans un message à la nation donné au palais présidentiel de La Moneda.
Depuis plus d’une semaine, le Chili est en colère parce que le gouvernement avait augmenté le prix des tickets de métro. Un sujet qui n’a été que le déclencheur d’une contestation plus large autour du modèle économique chilien. Plus déterminés que jamais, les protestataires ne relâchent pas la pression sur le pouvoir chilien.
Source: lefigaro.fr