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La situation chaotique persiste à Port-au-Prince : écoles fermées, violence des gangs, misère généralisée et instabilité politique.
Depuis plusieurs semaines, Port-au-Prince, la capitale haïtienne, est plongée dans un chaos incontrôlable, marqué par la montée en puissance des gangs armés qui sèment la terreur et attaquent plusieurs institutions publiques et privées. Les rues (de la Réunion, Chavannes, Monseigneur Guilloux, Joseph Janvier…) autrefois animées sont désormais hantées par la terreur de ces malfrats qui tuent, violent, pillent et incendient, les écoles sont restées fermées depuis un bon moment et les habitants sont pris au piège d’une spirale de violence croissante.
En effet, la violence des gangs ravage les quartiers de la région métropolitaine de Port-au-Prince, terrorisant les résidents et entravant toute tentative de normalisation de la vie quotidienne. Les affrontements armés sont devenus monnaie courante, et les civils sont pris au piège dans un cycle de violence incontrôlable. “On ne vit pas. À Port-au-Prince, la mort nous suit chaque jour. On n’est pas en paix. Les gangs sont les seuls qui décident s’ils doivent nous tuer ou nous laisser en vie”, a lâché un citoyen père de quatre enfants.
Par ailleurs, l’éducation, pierre angulaire du développement d’une nation, est devenue une victime silencieuse de cette escalade de violence. Avec les écoles fermées depuis plus d’un mois dans plusieurs zones de la région métropolitaine de Port-au-Prince, des milliers d’enfants sont privés de leur droit fondamental à l’éducation, condamnés à rester chez eux dans l’insécurité et l’incertitude. “Je ne sais pas ce que je dois faire. C’est difficile d’étudier et de préparer les examens du bac à cause des tirs d’armes automatiques que j’entends souvent. Chaque soir je dors dans l’espoir de me réveiller avec une bonne nouvelle qui annonce la réouverture des classes pour les élèves”, espère un jeune écolier en classe terminale.
Face à cette crise sans précédent qui s’est déclenchée depuis le 29 février dernier, un conseil présidentiel de transition de neuf membres à l’initiative de la communauté internationale, notamment la CARICOM, a été mis en place pour tenter de stabiliser la situation politique et sociale du pays. Le mardi 16 avril, le gouvernement haïtien démissionnaire a publié dans le journal officiel de la République, le Moniteur, l’arrêté nommant les neuf membres. Bien avant cet arrêté, le gouvernement avait annoncé le vendredi 12 avril le décret portant création du CPT et adopté en Conseil des ministres.
Cependant, sur le plan politique, l’instabilité règne en maître. Les luttes de pouvoir entre différentes factions politiques ont plongé le pays dans un état de paralysie gouvernementale. Dans ce contexte de crise, la mise en place de ce conseil présidentiel de transition a été annoncée, mais son efficacité reste à prouver dans un pays confronté à des défis aussi complexes.
Les affrontements entre les gangs et les forces de l’ordre se multiplient, laissant des quartiers entiers dont Gran Ravin, Village de Dieu, Mariani, Bel-Air, Pernier entre autres sous le contrôle de criminels impitoyables. La population, prise entre la violence des gangs et les opérations de sécurité, vit dans la peur constante de devenir une autre victime de cette guerre urbaine.
En parallèle, l’inflation galopante aggrave encore davantage la misère des habitants de Port-au-Prince, rendant les produits de première nécessité inaccessibles pour de nombreuses familles vivant déjà dans des conditions précaires. Cette spirale inflationniste alimente le mécontentement populaire et aggrave l’instabilité économique et sociale du pays.
Face à cette escalade de violence et d’instabilité, de nombreux habitants ont été contraints de quitter leurs maisons, cherchant refuge dans des zones plus sûres ou même à l’étranger. Comme nous l’avons mentionné ci-dessus, les rues autrefois vivantes sont désormais hantées par des maisons abandonnées, témoins silencieux de la désolation qui règne sur la ville.
Dans ce tourbillon de chaos et d’incertitude, l’avenir de Port-au-Prince semble plus sombre que jamais. À moins que des mesures drastiques ne soient prises pour rétablir l’ordre et la stabilité, la capitale haïtienne risque de sombrer davantage dans le désespoir et le désordre, condamnant ses habitants à un avenir incertain et précaire.
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