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La révocation de Garry Conille et la nomination d’Alix Didier Fils-Aimé comme Premier ministre ont alimenté une intensification de la violence des gangs, causant des morts, des déplacements massifs de populations et plaçant plusieurs zones sous tension.
La violence des gangs plonge Port-au-Prince dans le chaos, où les habitants sont pris au piège d’affrontements sanglants. Ce mercredi 13 novembre 2024 marque la troisième journée consécutive de violences ininterrompues, exacerbées depuis l’annonce de la révocation de Garry Conille au poste de Premier ministre et la nomination d’Alix Didier Fils-Aimé pour le remplacer. La situation sécuritaire se détériore rapidement, et de nombreux quartiers vivent sous la menace constante des tirs de groupes armés.
Le quartier de Solino figure parmi les zones les plus touchées. Longtemps en proie aux assauts des gangs, il a été secoué par la mort d’un agent du SWAT, surnommé Jeff, connu pour avoir défendu sa communauté. Sa disparition lors d’un échange de tirs avec des membres de gangs a plongé les habitants dans la peur. À la suite de cet événement tragique, plusieurs familles ont fui la zone, rejoignant des milliers de personnes déplacées cherchant refuge dans d’autres quartiers de la capitale.
Les déplacements massifs ne se limitent pas à Solino. À Bas-Peu-de-Chose, près du Carrefour de l’aéroport, et sur l’avenue Poupelard, des dizaines de familles ont été aperçues en train de quitter leurs domiciles, emportant les quelques biens qu’elles ont pu sauver. Cette scène devient de plus en plus courante dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, où la violence des gangs oblige les populations à fuir pour échapper à la mort.
Le climat d’insécurité affecte profondément la vie quotidienne. Depuis lundi, les écoles restent fermées, le transport en commun fonctionne au ralenti, et les activités commerciales sont en partie paralysées, bien que Delmas et le centre de Pétion-Ville semblent pour l’instant relativement épargnés de cette vague de violences. La situation sécuritaire a atteint un niveau critique avec l’assassinat du Dr Déborah Pierre, urologue haïtienne, tuée le 12 novembre dans la clinique de son père, à la rue Cameau. Ce drame s’ajoute à une liste de victimes qui ne cesse de s’allonger.
Dans l’attente d’une réponse rapide des autorités pour rétablir l’ordre et garantir la sécurité des citoyens, la population de Port-au-Prince continue de vivre dans la peur, sans voir de répit face à la montée en puissance des gangs dans la capitale haïtienne.