Pour le rétablissement de la sécurité, Pour la tenue d’élections et Pour le départ du Gouvernement.
. -Par Lauture Jacques
La Politique a toujours été un domaine essentiel de la réflexion philosophique. Elle est la forme d’association humaine la plus haute et la plus accomplie. Par ailleurs, l’action politique peut être subordonnée à la morale qui n’a de sens que si elle couvre les champs du possible en tant qu’elle est l’ensemble des principes de jugement et de conduite qui s’imposent à la conscience individuelle ou collective comme fondés sur les impératifs du bien. C’est la raison pour laquelle Max Weber définit la politique comme l’ensemble des efforts fait en vue de participer au pouvoir ou d’influencer la répartition du pouvoir, soit entre les États, soit entre les divers groupes au sein d’un État. Parallèlement, la notion de la morale ou de l’éthique demeure une controverse dans la dynamique politique. Dans la société contemporaine, il est impossible de ne pas reconnaître l’existence de corrélations positives entre démocratie et stabilité politique, assimilée au développement économique.
Par conséquent, l’instabilité est assez classique dans l’histoire politique d’Haïti. Ce pays, divisé, mutilé et meurtri, est pris dans la spirale de la politique infernale. Au cours de ces trois dernières décennies, les conditions socio-économiques du pays ne cessent de se détériorer. Les troubles socio-politiques sont occasionnées, quasiment, par des Coups d’État et par des appels à la démission des gouvernements. Ces pratiques malicieuses entrainent, à coup sûr, le ralentissement des activités socio-économiques et également nuisent à la croissance économique d’Haïti.
En effet, la date du 7 février, qui était, jadis, une date symbolique marquant le début de la transition démocratique en Haïti, est devenue de plus en plus une date banalisée ; dans la mesure où certains acteurs de la classe politique s’en servent pour paralyser le pays. Dans cet ordre de cette fâcheuse démarche, le 7 février 2024 prochain s’annonce déjà comme une journée de turbulences. Des déclarations incendiaires de la part des Leaders politiques se lancent à bord et à travers en vue de générer la violence et la terreur dans le pays ; comme ce fut le cas dans le passé récent, précisément à la veille de la fameuse date du 7 février 2021. Plus ça change, plus c’est pareil. Autrement dit, l’histoire ne fait que se répéter. Par-dessus tout, les protagonistes sont sur le point de commettre les mêmes erreurs d’hier qui vont donner les même résultats (Les mêmes causes produisent les mêmes effets). C’est-à-dire les bandes armées vont conquérir d’autres territoires, les cas de kidnapping vont se multiplier et la migration de masse va continuer son petit bonhomme de chemin. Qui pis est, les 90% des Haïtiens, qui vivent sous le seuil de pauvreté, seront les principales victimes. Et le pays poursuivra sa descente aux enfers. Or, si seulement les élites haïtiennes auraient été conscientes de l’enjeu de la dynamique géopolitique, elles éviteraient de tomber dans le piège du jeu de cette division chronique.
En tant qu’être conscient, l’homme peut concevoir et pratiquer ces rapports pour accomplir au mieux son humanité, dans un souci de lucidité et de responsabilité à l’égard du réel ou encore du monde lui-même. Pour reprendre Kant, la pensée distingue l’homme des autres espèces. C’est dans cette optique que la dichotomie entre la raison et le réel a vivement marqué la pensée philosophique à travers le temps. Surtout avec l’époque des Lumières où l’esprit humain était à la recherche de la vérité. Plus loin, certains philosophes avaient consacré une part importante de leur réflexion au rapport du sensible et de l’intelligible. Ainsi, Platon croit que les choses sensibles ne sont pas la réalité véritable ; ce n’est qu’une apparence, une ombre, une copie des choses intelligibles, seules vraies, seules réelles. Ce qui sous-entend que l’homme, comme animal politique, peut comprendre le monde et agir sur sa propre vie. D’où, la nécessité d’organiser et de gérer son milieu ambiant (La cité).
Sur ces entrefaites, un homme politique devrait être vertueux et soucieux d’agir dans le cadre de la morale et de l’intérêt collectif. Pourtant, le manque de clairvoyance et de sens du patriotisme rend les Politiques haïtiens aveugle. C’est un secret de polichinelle que l’obsession pathologique du pouvoir, à tout prix, a déjà causé assez de tort à notre chère patrie. Les acteurs sociaux sont toujours prêts à faire la solidarité dans le mal. Sachant qu’il ne dispose aucune prévision légale qui permettrait un départ précipité du pouvoir en place le 7 février 2024, ils auraient pris des positions qui seraient de faciliter un dénouement heureux à cette crise laquelle Haïti fait face depuis belle lurette et du coup, soulager la souffrance de la majorité de la population qui ne sait pas à quel saint se vouer.
Qu’on se le dise ouvertement que l’heure n’est pas à la violence. Ça ne vaut vraiment pas la peine de persister dans cette vieille tradition de crises politiques incessantes. C’est le moment d’essayer, de préférence, de nous mettre ensemble pour sauver ce qui peut être sauvé. Car, depuis l’assassinat crapuleux du feu Président Jovenel Moïse dans sa résidence privée au cours de la nuit du 6 au 7 juillet 2021, le pays est sombré dans un chaos politique sans précédent. Le Premier Ministre haïtien, Dr Ariel Henry, se retrouve seul à la tête de l’exécutif jouissant d’une légitimité constitutionnelle et d’une reconnaissance de la Communauté internationale. Face à cette réalité exceptionnelle, il serait plus stratégique et plus rationnel de réclamer, d’une seule voix, l’intervention rapide de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité pour accompagner la PNH afin de rétablir la sécurité dans le pays. Ensuite, exiger la réalisation du Référendum et la tenue des élections pour finalement que l’actuel Gouvernement puisse passer le pouvoir à un nouveau Gouvernement démocratiquement élu.
De toute évidence, l’art de la politique est lié à l’amour de la patrie.
Lauture Jacques
04/02/2024
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4 février 2024 at 18h31
Justement,je supporte votre point de vue frère