Le président ukrainien appelle la population à prendre les armes contre la Russie, la communauté internationale condamne la guerre. Mais les troupes russes gagnent du terrain en Ukraine.
Depuis fin mars 2021, la Russie avait commencé à positionner ses troupes et ses chars d’assauts à la frontière avec l’Ukraine. Ces derniers mois les tensions n’ont cessé d’escalader mais la guerre tant redoutée a finalement lieu. À l’aube du jeudi 24 février 2022, Vladimir Poutine a annoncé lors d’une intervention à la télévision « une intervention militaire en Ukraine », après avoir reconnu lundi l’indépendance des territoires séparatistes ukrainiens du Donbass. « J’ai pris la décision d’une opération militaire spéciale. Nous n’avons pas dans nos plans une occupation des territoires ukrainiens », a-t-il déclaré.
Peu après, des explosions ont retenti à Kiev, la capitale, à Kramatorsk, une ville de l’est qui sert de quartier général à l’armée ukrainienne. La centrale de Tchernobyl, théâtre du pire accident nucléaire de l’histoire en 1986, est tombée plus tard aux mains des soldats russes. Les premiers bilans faisaient état de 40 militaires ukrainiens et près de 10 civils tués. Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), près de 100 000 personnes étaient déplacées à cause de la guerre.
La réaction de l’Ukraine
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de son côté proclamé la loi martiale et ordonné la rupture des relations diplomatiques avec Moscou. Il a annoncé vendredi la mobilisation militaire générale pour contrer l’invasion russe du pays, lancée le matin même, selon un décret publié sur le site de la présidence ukrainienne.
Selon le texte, la mesure concernera ceux soumis « à la conscription militaire et les réservistes » et s’appliquera pendant 90 jours dans toutes les régions ukrainiennes.
Les sanctions américaines vont pleuvoir
Le présidemt américain Joe Biden, lors de sa première conférence de presse a annoncé un train de mesures visant à porter un coup terrible à la finance comme à l’économie russe, à cause de l’invasion de l’Ukraine. Les deux plus grandes banques de Russie, Sberbank et VTB Bank sont notamment visées. La liste des oligarques russes sanctionnés a été rallongée, une manière de taper au portefeuille les grandes fortunes proches de Vladimir Poutine.
Joe Biden, et ses alliés entendent restreindre de manière drastique les importations de produits technologiques par la Russie. Mais le président américain a aussi été interrogé sans ménagements par les journalistes sur les sanctions que les Occidentaux n’ont pas prises.
Joe Biden n’avait pas ménagé ses mots en parlant du président Vladimir Poutine qui sera relégué au rang de « paria » sur la scène internationale. Il a en effet rappelé qu’il n’était pas question d’envoyer des troupes américaines en Ukraine, qui n’est pas membre de l’OTAN. Cependant, si le territoire d’un des pays membres de l’alliance est attaqué, il a assuré qu’il y aura une riposte.
Les sanctions de l’UE
Les dirigeants des 27 pays de l’Union européenne ont parallèlement pris des sanctions « massives » contre la Russie dans les secteurs de l’énergie, de la finance et des transports et auront des « conséquences massives et sérieuses », selon un communiqué publié au début d’un sommet à Bruxelles.
Des manifestations à Moscou
Des rassemblements contre la guerre ont eu lieu dans le centre de la capitale, sur la place Pouchkine et la grande rue Tverskaïa, ainsi qu’à Saint-Pétersbourg. Des dizaines de personnes ont été arrêtées, près de 1400 sur l’ensemble du territoire russe, selon une ONG. À Moscou, des Russes exprimaient leur préoccupation, d’autres leur soutien à Vladimir Poutine.
A Berlin, Paris ou encore Prague et Varsovie, des milliers de manifestants ont protesté ce jeudi contre l’invasion de l’Ukraine.